[TEST] Ultrasone Edition 12

Rares sont les occasions de croiser un Ultrasone Edition 12 dans nos contrées. Et bien cette occasion s’est présentée et nous ne pouvions manquer l’opportunité de vous proposer un test en bonne et due forme de ce casque fort discret mais valant largement le détour.


Préambule

 

L’Edition 12 est un casque rare et cher. Il est en effet nécessaire de débourser la bagatelle de 1390 € pour s’offrir ce joli jouet. Mais sa rareté n’est pas uniquement liée à son prix ; elle vient aussi de la réputation sulfureuse de son prédécesseur, l’Edition 10. En effet, alors qu’il avait été proposé par Ultrasone à un tarif stratosphérique (2749 $), le casque a fait l’objet de vives critiques de la part de nombreux testeurs, lesquels lui imputaient des défauts rédhibitoires. Outre des mesures très moyennes pour un casque de cette gamme, les détracteurs de l’Edition 10 lui reprochaient surtout un aigu perçant et métallique, prompt à la sibilance et rendant l’écoute désagréable. Il n’en fallait pas moins pour que le casque soit cloué au pilori sur les forums spécialisés. L’Edition 10 étant une série limitée à 2010 exemplaires, Ultrasone se devait de proposer une alternative plus pérenne dans sa gamme. C’est ce pourquoi en 2013 sortit l’Edition 12.

Victime de la réputation de son grand frère, un an et demi après sa sortie, l’Edition 12 reste rare, très rare. Peu de tests officiels ont été publiés et même les forums des audiophiles les plus acharnés sont globalement muets quant aux qualités et défauts de ce nouveau « flagship ». Et ce sont finalement les retours très positifs d’auditeurs ayant écouté ce casque lors de salons qui nous ont mis la puce à l’oreille et donné envie de savoir si Ultrasone avait enfin placé dans cette gamme un casque pouvant emporter l’adhésion des amateurs les plus exigeants.

 

Une vision complète du "package" de l'Edition 12 (photo Trance_Gott@Head-fi)
Une vision complète du « package » de l’Edition 12 (photo Trance_Gott@Head-fi)

 

Fiche Technique:

 

    • Casque dynamique ouvert
    • Système S-Logic Plus Technology Natural Surround
    • Réponse en fréquence : 6 – 42000 Hz
    • Impédance nominale : 40 Ohm
    • Pression acoustique (SPL) : 99 dB
    • Transducteur 40 mm plaqué or
    • Câble de liaison 3 m avec Connecteur jack 6.35 mm plaqué or
    • Conducteurs OFC 99.99 % plaqué argent, gaine fibre d’aramide haute flexibilité
    • Poids : 282 g (sans le câble)
    • Fabriqué à la main en Allemagne
    • Garantie 5 ans pièces et main d’œuvre

 

Découverte : packaging et confort

 

Lorsque vous vous recevez un casque de ce standing, c’est avec un engouement certain – et une petite montée d’adrénaline, avouons-le ! – que vous ouvrez votre paquet. Sauf qu’avec l’Edition 12, l’engouement laisse très vite place à la stupeur.

En effet, Ultrasone a visiblement décidé de prendre exemple sur Grado en livrant son casque dans une simple boite en carton et sans aucun accessoire. Il ne s’agit même pas de la boite à Pizza garnie de mousse qui fait le charme (ou pas) des Grado, non, mais d’une boite anonyme sans aucune garniture qui aurait aussi bien pu contenir une peluche de fête foraine. Ne cherchez pas de housse de rangement ou d’adaptateur 6,35mm vers 3,5mm : en dehors du casque, de la notice et d’une chiffonnette, il n’y a tout bonnement… rien.

Le fait est que le packaging luxueux (boîte et stand casque en bois précieux) et la finition assortie expliquaient en grande partie le tarif prohibitif de l’Edition 10. Et s’il est compréhensible qu’Ultrasone ait souhaité corriger le tir en proposant l’Edition 12 à un tarif (un peu) plus accessible, se voir livrer un casque à 1390 € dans une boîte à chaussures dépasse l’entendement… surtout lorsque l’on sait que Takstar, pour 50 €, vend son pro80 dans une boite métallique de très bonne facture.

Faute de pouvoir présenter quoi que ce soit en termes de packaging, il reste à s’intéresser au principal : le casque.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est magnifique. Si la finition bois et les coussinets en cuir perforé trop coûteux de l’Edition 10 ont disparu au profit d’une finition métallique et de pads en microfibre, le design global reste inchangé. Le casque est fin et raffiné ; impressionnant. Incontestablement, l’Edition 12 est un des plus beaux casques sur le marché. L’arceau est recouvert du même cuir fin et souple que les séries Edition et Signature, mais l’on reconnaît par ailleurs à l’Edition 12 des traits partagés avec l’Edition 8, en particulier le système d’articulation entre les écouteurs et l’arceau du casque. Le câble de 3 mètres est épais et de bonne qualité, d’un point de vue extérieur. Il se termine par un jack 6,35 mm de marque Neutrik qui respire la qualité. On notera toutefois qu’il n’est pas détachable.

La prise en main révèle immédiatement la très grande légèreté de l’Edition 12, qui se révèle peser moins de 300 grammes. Tout respire la finesse dans ce casque et l’on se surprend à le manipuler avec la plus grande précaution pour éviter d’altérer son esthétique raffinée. Certes, l’Edition 12 ne parait pas aussi solidement construit qu’un Beyerdynamic T1 mais les assemblages et les finitions ont tout de même un fort bel aspect. Les coussinets en microfibre sont assez fermes, mais auront certainement tendance à se marquer, se salir et vieillir assez rapidement.

 

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Les pads confortables en microfibres (photo Trance_Gott@Head-fi)

 

Posé sur la tête, le réglage s’effectue aisément : il est précis, ferme et confirme la bonne impression générale quant à la finition. On découvre au passage le numéro de série du casque et un « made in Germany » du plus bel effet.

Le casque se révèle aussi léger à porter qu’à prendre en main. Les « cups » laissent une large place aux oreilles, qui ne touchent ni les coussinets ni la plaque métallique qui protège le transducteur. Le casque serre la tête et le « clamping » est assez important. Il faut avouer qu’au bout de quelques heures d’écoutes peut apparaître une petite gêne, contrairement à ses concurrents les plus confortables ; rien de rédhibitoire bien sûr, mais cela mérite un signalement.

Il ne reste plus qu’à mettre le son.

 

Matériel utilisé pour le test

 

Pour effectuer les écoutes, ont été mobilisés : un DAC Metrum Acoustics Octave mkI et un amplificateur Daniel North Audio (DNA) Sonett 2 d’une part,  un DAC Beresford Bushmaster mkII et un amplificateur Objective2 d’autre part. Cette dernière combinaison s’étant révélée la plus convaincante, c’est elle qui a servi de base pour l’élaboration de ce test. La faible impédance du casque et sa grande sensibilité nous permettrait d’ailleurs de l’utiliser sereinement sur du matériel nomade. Attention toutefois à veiller à la qualité de l’association. En effet, et on parle d’expérience, les Ultrasone haut de gamme sont très sensibles à la chaîne amont.

Du côté des casques, l’Edition 12 a été comparé à un HD800 et un BeyerDynamic T1 que l’on peut considérer comme étant des concurrents naturels sur le même segment de marché, bien que dotés de prix fort variés.

Impressions sonores générales

 

Parmi les nombreux sujets polémiques qui reviennent fréquemment en audio, le rodage des transducteurs figure en bonne place. Il ne sera cependant pas ici question de prendre position sur ce sujet épineux, mais d’indiquer que nombre d’aficionados d’Ultrasone considèrent que les casques de la marque nécessitent un rodage sérieux avant de produire une qualité sonore stable. L’Edition 12 testé ayant été livré neuf, j’ai donc pris soin de laisser le casque raccordé à une radio musicale pendant 48 heures avant de lui accorder le temps d’écoute nécessaire à ce test.

Ayant eu l’occasion de posséder ou d’écouter plusieurs modèles de la gamme du constructeur allemand (HFI2400, Signature pro, pro900, pro750, Edition 8 & 9), il m’est apparu que ses casques partageaient une signature typique, plus ou moins affirmée, mais indubitablement présente. Cette signature se caractérise par une grande énergie au risque de manquer de raffinement, une réponse fréquentielle généralement en V (très marquée sur le pro900 et bien plus discrète sur le Signature pro) avec des basses rapides, tactiles, vivantes mais parfois brouillonnes, un médium en retrait et surtout un aigu particulier, doté d’énormément de mordant et d’éclat… au point de proposer une tonalité métallique qui peut déplaire (très présente sur le pro900, quasi absente sur un Edition 9).

Ce qui surprend avec l’Edition 12 c’est de retrouver – sans les excès de certains modèles – la sonorité maison des Ultrasone, mais avec en bonus un petit « truc en plus » que je n’avais personnellement jamais entendu avec un casque de la marque : une douceur et une chaleur euphoniques certaines ; du plus bel effet à mon goût.

Les traits familiers d’Ultrasone se retrouvent donc ici au travers de sa signature très légèrement physiologique (en V) avec un boost dans les mid basses, un médium légèrement en retrait et une pointe de luminosité dans l’aigu. Pour autant, jamais je n’ai ressenti avec l’Edition 12 de déséquilibre ou d’excès. L’ensemble s’organise avec fluidité et le médium n’est en aucun cas sacrifié sur l’autel du fun. L’ensemble des fréquences semble bénéficier d’une légère chaleur, d’un petit supplément de corps et d’âme sans perdre de sa rapidité ou de son énergie. L’intérêt principal de l’Edition 12 est à mon sens de proposer un subtil mélange de caractéristiques a priori opposées et d’arriver à un juste équilibre, véritablement enivrant pour qui adhère à cette signature.

Habituellement, les casques « euphoniques » peuvent souffrir d’une certaine lenteur, ainsi que d’un excès de coloration nuisant à la véracité des timbres. Pas l’Edition 12 : l’Ultrasone ne manque pas de vitesse et d’impact sur tous les registres et il suffit de passer une Partita pour violon solo de Jean-Sebastien Bach et de comparer avec la restitution offerte par le HD800 pour s’apercevoir que la fidélité est finalement peu altérée.

Inversement, les casques à signature « fun » ont tendance à occasionner de la fatigue due à des aigus agressifs ou des basses envahissantes. L’Edition 12 évite aussi ces deux écueils. Certes, le petit boost de mid-bass s’entend mais il ne déborde pas vers le sous grave ou les registres supérieurs. L’Edition 12 réussit aussi à conserver l’aigu excitant et énergique de la marque sans la tonalité métallique habituelle. Au pire, un peu de sibilance apparaît-elle de temps à autre, quand l’enregistrement s’y prête. Que voulez-vous, un Ultrasone reste un Ultrasone.

L’autre point fort du casque est son « soundstage ». Ultrasone propose sur tous ses casques un système propriétaire dit « S-Logic ». Il s’agit en fait à la fois d’un décentrage du transducteur pour l’éloigner du canal d’entrée de l’oreille et d’une obturation partielle (et variable selon les modèles) de ce transducteur via une plaque métallique prédécoupée (voir photo ci dessous). Le but de la manœuvre est de reconstituer autant que faire se peut un effet « surround ». Sans chercher à infirmer ou confirmer le bien-fondé d’une telle démarche, il n’en reste pas moins que la présentation offerte par l’Edition 12 est réellement excellente. Elle n’est pas aussi large qu’un HD800 mais l’est davantage qu’un T1 et le son est globalement plus proche de l’auditeur que celui du HD800. Grâce à un soundstage enveloppant et à une présentation frontale, l’Edition 12 offre une véritable capacité à immerger l’auditeur, qui a la sensation d’être assis au milieu des musiciens. Oui, cette assertion est bien souvent galvaudée, mais je puis vous assurer que pour le coup, c’est ici très sensible.

 

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Vue de l’intérieur d’une oreillettes d’un Ultrasone signature DJ : S-logic plus avec driver décentré et obturation spécifique au modèle. (Source : Ultrasone.com)

 

Mes premières heures en compagnie de l’Edition 12 ont été consacrées à un voyage aléatoire dans ma discothèque, qui contient à peu près de tout. L’Edition 12 m’a semblé se comporter de manière excellente sur tous les styles essayés ; cela dit, écoutant assez peu de rock et de métal, je serai mauvais juge pour ces genres musicaux. À mon goût, c’est sur du Jazz « classique » et « fusion » que le casque fait merveille, là où les autres Ultrasone brillent dans le domaine des musiques électroniques.

Les premières écoutes du casque se révèlent donc particulièrement séduisantes et l’on se dit qu’Ultrasone a frappé un grand coup avec son Edition 12. On n’en attendait évidemment pas moins d’un casque à 1400 €. Mais à un tel niveau de tarif, s’en tenir là serait bien insuffisant et l’ambition de ce test était d’aller plus loin, afin de voir si quelques points de faiblesses apparaissent quand le casque est poussé dans ses derniers retranchements.

 

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Impressions sonores détaillées

 

Grave : on ressent rapidement le fait que le registre grave de l’Edition 12 est centré autour des mid-basses. C’est léger, sans outrance et sans réel débordement sur le reste du registre, mais il n’en reste pas moins qu’elles dominent. L’extension vers le sous grave est moins flamboyante et la lisibilité de ce registre n’a rien d’exceptionnel. Un HD800 fait mieux et je n’ai nul doute sur le fait que les casques orthodynamiques de gammes équivalentes surclassent assez largement l’Edition 12 sur ce point. Il n’en reste pas moins que le grave reste rapide, vivant et charnel, avec un excellent « fun factor » ; offrant finalement une reproduction réaliste des basses. Sur de la musique classique orchestrale, ce petit surplus de grave fait merveille en renforçant l’assise de manière agréable. En revanche, pour des écoutes plus exigeantes en matière de détail, texture et surtout de neutralité, un HD800 ou un T1 feront indubitablement mieux. L’Ultrasone va logiquement briller plus facilement sur des genres musicaux qui correspondent à sa signature : Jazz, Jazz Fusion , R&B moderne, électro typée « House » vous permettront de profiter au mieux du grave de l’Edition 12. Le beat des musiques électroniques ou un bon gros kick de grosse caisse ne pourront certainement pas passer laisser indifférent.

Médium : c’est la grosse surprise de l’Edition 12. Le médium du casque est vivant et plein. Certes, il n’a pas ni la définition, ni la précision du médium du HD800 et encore moins la capacité de détourage du Sennheiser, mais il a du corps, une âme, tout en gardant une vraie finesse. Voilà un Ultrasone qui sait nous faire profiter des voix… Le casque s’exprime d’ailleurs encore mieux avec les saxophones et les cuivres sur du Jazz. L’Edition 12 arrive à en restituer l’énergie, le mordant et la richesse harmonique, mais aussi la chaleur inhérente à ce type de musique. Le Saxophone ténor de Dexter Gordon ou l’alto de Cannonball Adderley sonnent comme il se doit. Le Big-Band de Count Basie brille et charme à la fois. L’Edition 12, de par son assise dans le grave, son médium et son bas médium charnus restitue réellement magnifiquement le Jazz typé années 50/60, le R&B à la James Brown ou ses déclinaisons modernes. Attention toutefois, les gênes familiaux ne sont pas bien loin et sans être creux, le médium reste légèrement en retrait. N’attendez pas de l’Edition 12 une prestation de l’acabit d’un HD600. Le médium est beau, plein, mais pas en avant. Un passage du HD800 à l’Ultrasone évoque systématiquement le fait que quelqu’un a éteint la lumière particulière (on appelle ça la « découpe » dans une salle de spectacle) qui va mettre en valeur le chanteur ou le soliste.

Aigu : curieusement, pour un Ultrasone, ce registre ne montre à mon avis pas d’agressivité excessive. Oublié l’aigu perçant d’un pro900 ou d’un pro750 ! Oubliée la tendance métallique d’un Edition 8. L’aigu de l’Edition 12 est relativement doux. En comparaison directe avec le HD800, l’Ultrasone semble d’ailleurs sonner plus neutre et moins brillant. Pour autant, cet aigu n’est pas dénué de défauts. Un très léger manque de finesse, quelques duretés et, semble-t-il, un pic d’aigu se font sentir, occasionnant parfois une légère tendance à la sibilance. Rien d’évident au premier abord, mais l’écoute de certains enregistrements de chanteuses comme Diana Krall ou Norah Jones peut se révéler moins agréable qu’avec un HD800, pourtant déjà fort peu tolérant de ce point de vue. Il est fort probable que l’aigu de l’Edition 12 puisse rebuter l’amateur de signatures vraiment sombres ou « laid-back ». Outre cette légère sibilance, l’aigu de l’Ultrasone peut contribuer à dénaturer très légèrement les timbres des violons sur des musiques classiques et manquer en conséquence de naturel. Rien de rédhibitoire pour autant, et si l’Edition 12 n’atteint pas la définition et la lisibilité de ses concurrents germaniques, il se comporte très correctement pour restituer les musiques classiques.

Scène sonore : la présentation est assez proche de l’auditeur. Sans aller jusqu’au son très « In your face » d’un grado, l’Edition 12 sait quand même nous assurer une intimité charnelle avec la musique. Un HD800 distancie nettement plus par exemple. Assez logiquement compte tenu des caractéristiques générales du casque, la profondeur de scène et l’étagement des plans ne sont pas à mon avis aussi bons que ce que propose un Beyerdynamic T1. Mais même s’il ne rivalise pas avec la largeur de scène du HD800 ou la profondeur du T1, la scène reste de bonne facture. Là où le casque fait en revanche mouche, c’est dans sa capacité à nous positionner au cœur de la musique, près des instrumentistes et surtout de la section rythmique. Ceux qui aiment cette présentation s’y retrouveront à coup sûr.

Détail et dynamique : si vous appréciez la précision de l’attaque, de l’image et le détourage au scalpel, ou encore l’articulation du phrasé, vous pouvez passer votre chemin et aller directement chez Sennheiser ou Beyerdynamic. Telle n’est pas la vocation de l’Edition 12. Ici, on nage plutôt dans une douce chaleur raffinée et enveloppante. Ce n’est pas que le casque n’est pas rapide. Il l’est assurément et ne manque pas d’énergie pour restituer du Animal As leaders ou autre style technique et véloce. C’est juste que les attaques semblent manquer de précision. Aucune agressivité ou fatigue n’est à déplorer, mais un sentiment persistant de moelleux flotte dans l’esprit. Une fois de plus, certains styles musicaux bénéficieront de ce rendu légèrement organique et soyeux là où d’autres manqueront de droiture et de netteté. Pour autant, le rendu de l’Ultrasone a l’élégance de ne pas basculer dans le sirupeux. À ce stade, j’ai tendance à penser qu’une judicieuse association de source et d’ampli doit pouvoir contribuer à contrebalancer le manque de précision de l’Ultrasone. Un amplificateur dynamique avec une sortie casque dotée d’une impédance la plus proche de zéro possible – pour avoir le maximum de « grip » sur le transducteur – et un dac neutre orienté détail seront les meilleurs alliés de l’Edition 12 à mon sens ; nul besoin d’arrondir les angles ici.

 

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Le joli splitter de câble et sa finition métal brossé (photo Trance_Gott@Head-fi)

 

Conclusion

 

En fouillant un peu dans le détail, l’Ultrasone Edition 12 fait montre d’un peu moins de superbe que ce qu’il laisse présager de prime abord. Manque léger de détail et de précision, manque d’extension dans le sous grave, manque global de netteté, doublé d’une impression persistante de flou nuisant à la précision de l’image et des attaques : la comparaison avec le HD800 ou le T1 met à jour un véritable déficit technique dans la reproduction offerte par l’Edition 12. Il n’en reste pas moins que l’ensemble, même imparfait techniquement, ne se départit pas de sa cohérence et surtout garde envers et contre tout un vrai charme qui fait oublier le reste. En définitive, l’Edition 12 trouve un équilibre improbable entre qualités et défauts et, loin d’impressionner par ses performances brutes, n’en oublie pas moins de faire bien l’essentiel : nous apporter du plaisir d’écoute.

J’ai trouvé que cet Ultrasone n’était pas aussi à l’aise sur les musiques électroniques que ses frères. La marque propose ici un modèle plus adapté à des musiques acoustiques, de la chanson, du Jazz, du Blues ; autrement dit là où sa douceur et sa chaleur légèrement euphoniques font merveille. Bien sûr, l’Ultrasone ne sera pas une référence en termes de neutralité et de transparence. Il propose une coloration légère mais certaine et plaira d’autant plus aux amateurs du genre. Assurément c’est un casque qui mérite bien plus que l’anonymat quasiment total dans lequel il vit depuis sa sortie.

Je pense sincèrement que l’Edition 12 est un aussi un excellent « all-rounder » qui permettra de profiter de toutes les musiques, même s’il me semble plus particulièrement adapté à des styles ou des enregistrements qui n’exigeront pas de perfection technique. Il pourra aussi servir de complément chaleureux à un casque plus technique comme le HD800. À vous de voir quelles sont vos exigences et préférences.

Il reste tout de même que l’addition est (très) salée, surtout si l’on garde en mémoire l’indigence du packaging accompagnant le casque. Une note de 4 sur 5 semble donc un maximum.

 

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12 thoughts on “[TEST] Ultrasone Edition 12”

    1. bonjour serait possible de savoir se que vous reprochez à l’ultrasone D12 par rapport au grado, merci
      Tony

  1. bonjour, j’ai l’ultrasone D 12, pour moi il devient fatiguant, même si la scène sonore est belle, j’adorais écouter les 4 saisons de Vivaldi ou autres violons mais la plupart du temps je passe à autre chose, car beaucoup d’enregistrements paraissent avoir des fréquences aigus désagréables, et du fait, les fréquences mediums semblent disparaître, est il normale d’écouter et de faire un choix sur une collection de CD même avec des SACD, le jour de mon achat l’on m’a fait écouter que ce casque , on disant qu’il était un très bon investissement
    Tony

    1. Salut Tony,

      Ton témoignage confirme ce que je dis dans le test. L’aigu de l’Ultrasone n’est pas vraiment gênant généralement AMHA mais on perçoit un ou plusieurs pics qui nuisent à la parfaite restitution des cordes les rendant un peu agressives. Après , apprécier ou pas l’aigu de tel ou tel casque est très souvent une affaire de sensibilité personnelle. Pour l’écoute des musiques classiques , le HD800 reste à mon avis l’un des tous meilleurs candidats au monde. L’edition 12 de part ses colorations me parait plus adapté à l’écoute du Jazz .

      Je n’ai rien de spécifique à reprocher à l’édition 12 par rapport aux Grados ( lequel? ) . Je n’ai jamais eu l’occasion d’écouter sérieusement les haut de gamme de la marque.

      Bonne journée.

      1. bonjour, j’ai essayé de négocier avec le représentant où j’ai fait l’achat de ce casque,  » casque headphones Nîmes  » l’on m’a proposé une reprise à 50 % du prix d’achat, sur quelques heures d’écoutes, amusant non, je ne supporte plus ce coté métallique de cette écoute, ce casque va être très difficile a vendre, merci
        tony

        1. Oui c’est sur que la vente ne sera pas très facile. En faisant une petite annonces sur Tellementnomade.org ou sur leboncoin je pense qu’un tarif à 8/900€ pourra intéresser des acheteurs 🙂

          1. bonjour,
            c’est ce que je reproche à  » casques headphones Nîmes  » perdre 500 € sur quelques heures d’écoutes et en faisant un achat sur un audeze LCD X et le cable modifié qui coute à lui seul 450 € et le casque 1900 €, drôle de reprise, non, quand je lui ai fait remarquer que la reprise était trop basse, ce monsieur m’a dit qu’il ne faisait pas les cotes de reprises, le solde devient monstrueux, j’aurais souhaité me retourner sur un HD 800 Sennheiser, mais d’après  » casque headphones  » la restitution serait la même, c’est à dire aussi montante, est ce que c’est vrai, merci
            Tony

  2. @tony0442 : Montant à mon avis ça veut tout dire et rien dire. Oui le HD800 tend à être plutôt chargé en aigus mais il est moins « piquant » que l’édition12. le HD800 a une plage de fréquence « boostée » (4-7khz) là où l’edition 12 offre un ou plusieur pics. Le rendu est donc différent.

    La meilleure chose que vous puissiez faire est d’essayer les casques en question. Mon opinion est que le HD800 est bien plus adapté à l’écoute du classique que l’edition12 et que de manière globale, c’est un casque assez nettement supérieur en terme de fidélité , de précision , de présentation de la scène sonore et de neutralité. Je pense en fait que le HD800 est un des 2 ou 3 meilleurs choix de casque pour les musiques dites « classiques ».

    Néanmoins , rien ne vaut un essai et seul vos oreilles doivent rester juge.

    1. bonjour et merci de me répondre, j’ai vendu l’ultrasone D 12 , j’y ai perdu le l’argent, le problème est que lors de l’écoute le système de base n’était pas très défini avec beaucoup de câbles fait maison, donc une écoute flou, et comparé à l’audeze il paraissait avoir plus de détails et une écoute de quelques minutes ce n’est pas évident, mais bon on ce fait toujours avoir, s’il vous plait des connaissances donnent le hd 800 comme agressif, d’ailleurs  » casques headphones à Nîmes  » m’a envoyé les 2 courbes en me disant que les 2 casques sont similaires à l’écoute, on me dirige aussi sur l’audeze LCD X, cout 1900 + cable meilleur définition encore 450 €, pour moi c’est vraiment beaucoup, auriez vous une expérience personnelle à partager sur l’écoute des 2 casques, j’ai vu que sur Toulon je pouvais peut être écouter l’audeze , le hd 800 il faut que je cherche, ou alors partir sur la capitale, je vous remercie pour vos infos et pour le temps que vous m’accordez
      Tony

      1. A mon avis (si on parle toujours de musiques classiques) l’aigu du HD800 est moins problématique que celui de l’édition 12. Maintenant si votre préférence va à des casques plus sombres (comme par exemle un HD650) il est possible que le HD800 soit trop riche en aigus pour vous.

        Je vais me répéter mais avant tout achat aussi onéreux, il faut absolument faire des essais. Une bonne adresse pour un HD800 sur Marseille doit exister.

        j’ai créé et je participe à l’animatio d’un sujet dédié au HD800 sur le forum Tellementnomade.org : http://www.tellementnomade.org/forum/viewtopic.php?f=89&t=5956 vous pouvez demander là bas si une bonne adresse existe près de chez vous. En outre divers utilisateurs pourront vous donner sur le sentiment par rapport au LCD-X . Je connais au moins un des intervenants qui le possède et l’apprécie beaucoup bien que le HD800 ait sa préférence pour les musique(s) classique(s). D’autres utilisateurs ont essayé et pourront vous donner leur opinion. Un sujet existe aussi pour les Audeze et il vous sera surement précieux aussi.

        Bonne fin de Week-End.

        1. merci encore,
          hier dimanche j’ai pu avoir pierre paya qui m’a déconseillé le hd 800, c’est vrais aussi qu’il ne travail plus avec l’importateur de ce casque, il m’a proposé le rudistor chroma d2 qui se situerait entre l’audeze lcd x et le ultrasone D 12, mais bon, quand même 850 € il ressemble plus à un casque de baladeur
          après réflexion sur l’écoute à son domicile, je me suis rappelé que la base c’est à dire la musique était dématérialisé, et la reproduction pour moi n’a rien à voir avec un enregistrement cd, quand je lui en ai parlé, pierre m’a expliqué que ces musiques sont des enregistrements de meilleur qualité et de meilleur définition du fait qu’il n’est plus en 44.1, mais en 88 et bien plus, pour moi peut être que la définition est peut être meilleur, mais la bande sonore n’est pas restitué dans son intégralité, il n’y a rien à voir avec des copies d’enregistrement analogique sur magnéto à bande style revox, c’est pour cela quand en arrivant à mon domicile la surprise arrive et elle est bien décevante et la restitution n’avait plus rien à voir avec l’écoute faite à Nîmes, et je pense que des amis et connaissances pensent comme moi sur la musique dématérialisé, ou alors il faut balancer tous les cd et se remettre à la musique dématérialisé, encore une question de choix et de liberté,
          ma préférence musicale et l’espace sonore la position des acteurs, d’ailleurs j’avais un casque beyer DT 990, 600 ohms, difficile à driver, mais la scène était belle,
          sur les quelques boutique à Marseille quand je parle d’écoute au casque j’apparaît comme quelqu’un de bizarre, ( bizarre vous avez dit bizarre ) SVP connaissez vous le grado Ps 1000
          peut être sur Toulon, à voir, merci encore
          Tony

        2. bonjour , j’ai clos le sujet en faisant l’achat d’un casque audeze LCD X avec un cable adaptateur XLR, j’écoute en symétrie, en changeant bien sur de fournisseur une boutique ou je suis client depuis assez longtemps avec des personnes très compétentes, attentives, et qui n’incitent pas à la surconsommation, heureusement il en existe , merci pour votre aide
          Tony

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