Mix me: I feel good!

Elle était annoncée dans cette petite introduction : voici la suite de cette série d’articles consacrés à Muro et aux différents styles de sets qu’il propose. J’ai choisi d’opter pour un mix, consacré à un monstre sacré de la musique afro-américaine : James Brown.

Diggin' James Brown - DJ Muro
Diggin’ James Brown – DJ Muro

En matière de soul et de funk, James Brown constitue l’une des références en la matière, si ce n’est LA référence. Son influence est considérable, tant sur le plan musical que sur le plan politique : Brown chantait la fierté de cette black america qui progressivement s’émancipait et affirmait son identité. Percevoir la ferveur qu’il déclenchait auprès de son public est difficilement imaginable. Ses concerts étaient mythiques, enfiévrés. Enivrants. Jetez un œil à sa prestation de 1974 à Kinshasa et vous comprendrez…

Cette vidéo est extraite d’un concert mythique et d’un documentaire qui l’est tout autant : Soul Power. Brown fut sans doute l’une des premières stars capable de combiner politique, musique et business et ceci lui permit de réinventer la black music. De Sex machine à I’m black and proud en passant par Payback, Brown a su diffuser son punch en Europe lors de concerts fameux (par exemple celui de 1971 à l’Olympia, dont un extrait remastérisé et recolorisé est visible sur Youtube 🙂

 

https://www.youtube.com/watch?v=KKO1vfHeKb4

Il ne s’agit pas de faire une thèse sur James ici, j’en suis bien incapable, et d’autres sont bien plus calés que moi. Mais celles et ceux qui seraient désireux de découvrir sa discographie ont tout intérêt à aller fouiller du côté d’un label qui a ressorti l’intégralité de ses singles en 11 volumes : Hip-O Select.

Il est donc assez normal qu’un DJ tel que Muro se soit tôt ou tard frotté à James Brown, vu l’importance du bonhomme en matière de soul et de funk. Et ceci eut lieu en deux temps. D’abord un remix passé à la postérité de « Funky Drummer » qui fut intégré à une compilation de remix de Brown :

https://www.youtube.com/watch?v=puuWe-R9v80

L’originalité du remix tient ici plus de la logique du mash-up d’ailleurs. Muro intégre dans sa piste différents éléments, à partir de boucles de « Funky Drummer » pour métamorphoser le morceau original. Au tout début du morceau, d’ailleurs, c’est la voix de Don Cornélius, fameux instigateur du Soul Train qui lance les hostilités (une vidéo d’une interview est d’ailleurs visible ici et le best of des sessions de James à Soul Train est consultable ). Et puis ? Et puis l’intérêt de Muro pour Brown est tel que c’est un mix complet, effectué à partir des propres vinyls collectionnés par Muro, que ce dernier proposera en 2013. James aurait eu 80 ans.

La track list est impressionnante : en près de 70 minutes, tous les succès de James et certains de ses titres moins connus sont distillés, même si ce sont surtout des éléments funky qui sont ici valorisés par Muro, ce qui, à titre personnel, n’est pas pour me déplaire.

1. Down And Out In New York City
2. Blind Man Can See It
3. The Boss
4. Don’t Tell It
5. The Payback
6. Hot Pants Road
7. Funky Drummer
8. Part Two (Let A Man Come In And Do The Popcorn)
9. Cold Sweat
10. James Brown – A Talk With The News (Steve Soul)
11. Say It Loud – I’M Black And I’m Proud
12. My Thang
13. Funky President (People It’s Bad)
14. Mind Power
15. There Was A Time
16. Ain’t It Funky Now
17. The Chicken
18. Nose Job
19. Talkin’ Loud And Saying Nothin’ Pt. 1
20. Talkin’ Loud And Sayin’ Nothing (Remix)
21. Blues & Pants
22. Baby Here I Come
23. Give It Up Or Turn It A Loose
24. Get Up, Get Into It, Get Involved (Live (Apollo Theater 1971))
25. I Can’t Stand Myself (When You Touch Me)
26. Super Bad
27. Get Up I Feel Like Being Like A Sex Machine (Part 2)
28. Soul Power
29. Get On The Good Foot
30. Can I Get Some Help
31. Coldblooded
32. Can Mind
33. Soulful Christmas
34. Bring It Up
35. I Got Ants In My Pants (And I Want To Dance)
36. Dead On It
37. Get Up Offa That Thing / Release The Pressure
38. Make It Good To Yourself
39. I’m Satisfied
40. The Drunk
41. People Get Up And Drive Your Funky Soul
42. In The Middle
43. Escape-ism

Dans ce mix, on retrouve une mise en abyme assez drôle : un mash up réalisé en 1969 par Steve Soul à partir de différentes chansons sous forme d’un entretien tel que cela avait été popularisé par un certain Dickie Goodman.

Ainsi, en quelques pistes, Muro parvient à nous initier à un artiste majeur. Sa parfaite connaissance de James lui permet de mixer les titres les uns après les autres en proposant ainsi, à qui veut l’écouter, une vision personnelle et touchante. Signe de son éclectisme, Muro a su créer des biomix pour différents artistes qu’il affectionne. Citons par exemple Isaac Hayes, Steevie Wonder, Bob Marley ou A Tribe Called Quest. Pourquoi biomix ? Tout simplement parce que Muro est capable, pour un artiste donné, de partager sa vision de son art, son approche et ce qu’il retient de la production musicale de l’artiste. Pour certains, il combine non seulement les pistes originales, mais également certains remix. Illustrant ainsi l’héritage et l’impact qu’ont eu ces monstres sacrés sur leurs pairs et sur leurs successeurs.

Alors, lecteur, si tu ne connais pas James Brown, si tu ne connais rien au funk et à l’héritage du Godfather of soul, et si le cœur t’en dit, écoute l’ami Muro lorsqu’il farfouille dans ses vinyls et qu’il partage, avec style, sa vision de c’est qu’est le funk, cet étrange mouvement « brownien ».

 

4 thoughts on “Mix me: I feel good!”

  1. Je me disais que cette image me rappelait mon pote herm2s 🙂

    Excellent ton initiation à tes goûts musicaux et surtout là ça profite à tout le monde.

    1. Tout le plaisir est pour moi ! Content que tu y aies trouvé un intérêt amigo. Prends soin de toi, H.

  2. Artiste détonnant et électrisant que je méconnais trop mais que fait très envie. Ta remarquable petite chronique, Herm2s, va me permettre de combler ce vide car elle me donne furieusement envie d’allumer mes tubes. De belles heures de casques en perspective pour moi demain, merci beaucoup.
    En attendant, je vais me ‘get on up’ en avalant un Perrier (inoubliable publicité d’ailleurs).

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