Comparatif Ultrasone Edition 10/ Grado PS 1000

par superfred21

Cela fait de nombreux mois que je possède l’Edition 10, délai me semblent-il nécessaire pour juger sereinement un casque affichant de hautes ambitions.

Ayant à ce jour déjà testé un grand nombre de casques haut de gamme, il est probable que cette acquisition soit l’une de mes dernières en matière de casque électrodynamique. (Le STAX SR 009 qui vient d’ arriver pourrait bien être l’une de mes dernières acquisitions).

J’écoute au casque depuis fort longtemps, non pas par nécessité, mais pour le réel plaisir que me procure cette approche de la reproduction musicale, à la fois intime et solitaire, qui nous suscite un regard différent, un mano a mano face aux artistes uniques, un ballet intérieur dont nous sommes les spectateurs privilégiés.

L’objet de mon examen s’inscrit dans la lignée de ce que j’avais par le passé proposé avec, en toile de fond, cette idée, d’une grande prétention j’en conviens, de susciter la curiosité, l’envie d’en savoir plus sur le monde du casque et pourquoi pas, le faire sortir de sa condition de simple accessoire pour l’imposer comme une alternative crédible à un système hi fi, du moins le temps de ce compte rendu.

Le test présenté se veut sans apriori ni préférences particulières, et il a été rédigé dans ce sens, le plus intègre possible.

Les plus de 60 heures d’écoute comparative, longues et fastidieuses, m’ont semblé indispensables afin d’identifier en profondeur les différences entre l’Ultrasone Edition 10 et le Grado PS 1000. Je me suis imposé un protocole de test lourd mais à mon sens nécessaire. Cette démarche s’est imposée à moi comme préalable à toute critique constructive. J’ajoute que le protocole en question sera entièrement détaillé dans la partie « protocole de test et playlist ». J’ai intégré à ce duel au sommet, d’autres écoutes beaucoup plus succinctes (Audeze LCD 2 et Sennheiser Orphéus). Certes, les conditions étant bien différentes « bien moins rigoureux », les remarques et avis n’y sont pas définitifs mais suspendus à la prochaine rencontre. Malgré tout, cet éclairage, quoique partiel, ne m’a pas semblé dénué d’intérêt, d’où son intégration dans le test.

Je termine pour signaler aux lecteurs que les résultats de mes écoutes sont indissociables du matériel en amont. J’aborderai succinctement, lors de ma conclusion, les synergies les plus adaptées à partir de matériel source et ampli plus répandus. Il m’a semblé intéressant de connaître le degré d’influence d’une source et ampli « high end » face à du matériel plus conventionnel pas pour y découvrir la lune, disons plutôt une occasion d’y évoquer l’importance de la synergie entre ces différents éléments.

Bonne lecture.

PRÉSENTATION DU SYSTÈME

J’évoquerai bien évidemment en détail les deux casques, sans omettre le reste du système, à savoir la source et l’amplification, surtout que les éléments utilisés lors de ce test sont tout bonnement exceptionnels.

LA SOURCE

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Drive : platine DENON

DAC : TOTALDAC

Ma source actuelle se comporte d’une platine DENON utilisée comme drive et d’un DAC de très haut niveau. Mais quel est donc ce DAC inconnu, même pour le passionné averti ?

A l’origine du TOTALDAC, un homme, Vincent BRIENT, ingénieur en communication et passionné d’audio sans compromis. Depuis plus de 10 ans, Vincent développe du matériel audio pour des environnements difficiles comme le train, la voiture, l’autobus etc.… Insatisfait des performances des convertisseurs actuels (sauf à débourser une fortune), il décide de s’attaquer au marché des DAC High End avec, comme point de mire, des monstres comme les DAC MSB, Zanden et autres machines inabordables pour le commun des mortels.

Le résultat obtenu par le TOTALDAC n’a tout simplement pas d’équivalent hormis à dépenser des sommes très importantes et encore. La qualité de fabrication (entièrement assemblé dans une usine certifié ISO 9001 en France) et ses performances acoustiques le place d’emblée dans les réalisations d’exception.

AMPLIFICATION

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Graig Uthus est le fondateur de la société Eddie Current basée à Calabasas tout près de Los Angeles.

Après des études d’ingénieur, Graig débute sa carrière en travaillant pour URCI, boite rachetée plus tard par JBL pro audio sound inc. A cette époque il est responsable des montages de composants électriques, mais aussi consultant.

En 1994 Craig donne une nouvelle orientation à sa carrière, choisissant de faire de sa passion son métier et fonde avec Joël Marshall, graphiste de renon, Moth audio. La petite société se spécialise dès son origine dans le matériel haut de gamme. Moth et son créateur génial gagnent rapidement leurs galons avec notamment leurs remarquables enceintes mais aussi, originalité à cette époque, toute une gamme d’amplis à tube au design résolument rétro dédié aux casques avec, d’ailleurs, une réussite saluée de tous. Peter Millet a dit de lui « Craig connait les amplis à tubes mieux que personne ».

En 2005, Moth audio disparait. Joël Marshall quitte la société Craig, fonde par la suite Eddie Current. Dès lors, il mit tout son talent à l’élaboration exclusive d’amplis casques à tubes avec, dans sa gamme, le célèbre ZANA DEUX, ampli à tube asymétrique considéré par un grand nombre de passionnés d’écoute au casque comme le meilleur ampli asymétrique du marché.

Le modèle utilisé pour ce comparatif représente le fleuron de la gamme Eddie Current, le «Balancing Act » ampli symétrique.

Mon exemplaire dispose de toutes les options proposées par Craig (Tube KR PX4 remplaçant les EH 300B, alimentation partiellement en argent, prise tube Yamamoto plaqué or) mais aussi des options plus personnelles afin d’en tirer le maximum (potentiomètre Alps RK 50, tube mullard ECC32, tube Osram B65, condensateur et alimentation cryogénisés, câble Stefan AudioArt).

A l’écoute, la BA représente à ce jour le meilleur ampli que j’ai pu auditionner devant des concurrents prestigieux comme le B52 de RSA, le Rudistor RPX-300, du Millet 307 A au ZDT D’Eddie Current.

CONFORT ET QUALITE DE CONSTRUCTION

ULTRASONE EDITION 10

Elément à mon sens trop peu abordé, le confort. Un casque de cette gamme doit offrir à l’auditeur une gène minimum.

Sur ce critère, l’Ultrasone ne fait pas dans la demi-mesure. Chausser ce casque est un réel plaisir tant il se fait oublier (285 g !). Les pads en cuir d’Ethiopie sont très doux, leurs tailles relativement importantes s’accommodent à toutes les oreilles. La force de serrage du casque est tout bonnement parfaite, ni trop ni trop peu. Le bandeau, lui aussi recouvert du même cuir que les pads, n’agresse absolument pas le haut du crâne même le plus dégarni. Quant au câble Whiplash Twag V2 il ne s’emmêle que très rarement, par contre pas de câble détachable. La qualité de fabrication n’est pas en reste avec un bandeau en aluminium brossé, les coques extérieures sont recouvertes de Rhodium, deux petite pièces en bois de zebrano sont incrustées de part et d’autre du casque, un support reprenant la forme de ces pièces accompagne le précieux. La boite en bois servant au transport du casque s’avère d’une élégante sobriété, quant au design du casque proprement dit, personnellement, je trouve son coté art déco d’une franche réussite.

GRADO PS 1000

La réputation du casque Grado à propos du confort est bien connue des casquophiles, mais le PS 1000, à l’image du petit frère le GS 1000, est un casque circum-aural c’est-à-dire qui englobe toute l’oreille, reposant sur les os du crâne, ce qui lui procure un avantage certain sur les autres casques de la marque.

Ce qui surprend à la prise en main, c’est son poids impressionnant (500g). Il se place parmi les casques les plus lourds (le LCD 2 en deuxième position derrière le champion poids lourd, l’Ergo AMT et ses 580g).

Le placement sur la tête ne pose aucun problème. En revanche, sur de longues sessions, son poids se fait sentir. Autre remarque, la force de serrage n’est pas très importante, ce qui, de mon point de vue, reste préférable à un casque qui serre trop, mais la relative faible pression oblige à une certaine vigilance sous peine de le voir glisser, même équipé du bandeau JMoney pourtant plus large et confortable que celui d’origine. Les pads en mousse, sans atteindre la douceur du cuir d‘Ethiopie, assurent le confort, acceptant, à l’instar de l’ultrasone, toutes les tailles d’oreilles. Le câble Black Dragon, très bien réalisé, ne s’emmêle guère. A signaler que le câble d’origine s’emmêle régulièrement.

La qualité de construction est bonne c’est-à-dire sans défaut (heureusement à ce prix !) seul, le système de tige qui sert à ajuster le casque ne me semble pas des plus adapté. Une qualité de construction tout de même inférieure au casque d’Ultrasone. Le Grado se présente dans une boite en carton (ils auraient pu le vendre avec une boite en bois), avec un câble de 5 m de long et un adaptateur 6/3,5.

IL ETAIT UNE FOIS GRADO …

Joseph Grado est né à New York dans le quartier de Brooklyn. Adolescent, il abandonne le cursus général pour entrer dans une école professionnelle pour étudier l’horlogerie. A 16 ans il arrête ses études pour travailler dans la bijouterie Tiffany. Dans les années 50, sa passion pour la haute fidélité le conduit à rendre visite à Saul B. Marantz avec lequel il se lie d’amitié. Il est grâce à lui introduit dans la société de Sherman Fairchild, grand fabriquant de composants. Quelques années plus tard, il se met à son compte pour concevoir et réaliser les premières cellules phono. Cette activité commencée en 1958 date où il prend la location d’une petite unité de production située dans le quartier de Park Sunset à Brooklyn (création de Grado inc en 1955). Les premières réussites font alors place à une demande croissante de la part de l’industrie de la haute fidélité et la production s’intensifie (jusqu’à 520 000 cellules phono par an). Au début des années 80, Joseph Grado introduisit dans son offre les casques audio, résolument orientés haut de gamme. On lui doit d’ailleurs le HP 1000 ainsi que le PS1, casque devenu aujourd’hui légendaire. John prit la succession de son oncle et y introduit toute une gamme de casques plus abordables, notamment la série prestige ( SR 60, SR 80, SR 125, SR 225, SR 325 ) tout en gardant cette tradition du casque haut de gamme avec les fameux RS 2, RS 1, GS 1000, PS 1000. La société Grado Lab n’a jamais quitté Brooklyn, autre caractéristique, alors que la plupart des sociétés audio assemblent les pièces de leur produit dans d’autres endroits. Grado fabrique l’essentiel de son matériel en interne. Les cartouches et casque haut de gamme sont fabriqués en lot de 25 pièces. Les éléments en bois proviennent d’un fournisseur provenant de l’extérieur, mais Grado reste l’unique client de cette entreprise. De nos jours, Grado représente une société reconnue avec près de 48 brevets à son actif concernant les cellules phono, les aimants induits et les bobines mobiles. L’entreprise conserve encore à l’heure actuelle, sa structure familiale et continue d’innover notamment avec son nouveau vaisseau amiral le PS 1000.

PRESENTATION DU GRADO PS 1000

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FICHE TECHNIQUE :

Type de casque : circum – aural, électrodynamique, ouvert

Driver : membrane polymère exhalée

Réponse en fréquence : 5 Hz – 50 KHz

Impédance nominale : 32 Ohm

Sensibilité : 98 dB SPL/1 mW

Poids : 500 g

Câble : câble Black dragon XLR Furutech Rhodium ; longueur 2.60m

Prix : 1700 euro (avec Câble Black Dragon XLR Furutech Rhodium)

Le PS 1000 est construit autour d’un design rappelant fortement le GS 1000 (je dirais même identique mis à part les matériaux utilisés) incorporant un diaphragme exhalé (laissant passer l’air) et d’une vaste chambre de décompression. Ce concept permet d’abaisser les distorsions dues aux résonances fréquentielles de la membrane tout en étendant la bande passante dans le bas du spectre. Le diaphragme est fait en partie de polymère (mylar) soigneusement mis en forme. Sa faible masse a été calculée au plus juste en fonction de la compliance de la suspension demi-rouleau convexe afin de conserver les attaques et de descendre avec aisance (du moins c’est le but recherché des concepteurs). La bobine du puissant moteur se constitue d’un fil de cuivre UHPLC (pour ultra high purity long crystal oxygene free cooper) et se trouve motivée par des aimants néodym très puissants afin d’obtenir la meilleure linéarité possible. Les cellules sont insérées dans de grandes loges en métal. Il faut savoir que GRADO a effectué un mariage acajou/métal pour son PS 1000. L’intérieur de la pièce en métal étant recouvert d’acajou. De plus le métal utilisé par Grado est constitué d’un alliage très dur non résonnant.

IL ETAIT UNE FOIS ULTRASONE …

Ultrasone société allemande bien connue des passionnées de l’écoute au casque doit son existence à un homme Florian M Koenig. Florian Koenig né en 1960, fils d’un physicien de renom connu pour avoir collaboré avec le professeur Schumann en Allemagne entre en 1982 à l’université technique de Munich. Il en sort en 1988 diplômé, sa thèse, portant sur les champs diffus, liée aux casques.

En décembre 1990 il fonde ultrasone électrique GmbH. A l’époque Ultrasone ne fonctionne pas comme une société classique mais bien plus comme une entreprise d’expérimentation liée aux recherches de son fondateur. Un modèle unique, sorte de prototype utilisé principalement par les professionnels, fut vendu durant de longues années.

En 2000 la société change de nom et de nature avec l’entrée de capitaux importants. (Elle garde toujours le nom d’Ultrasone). Actuellement, son siège social se trouve à Tutzing, proche des Alpes dans le sud de l’Allemagne. Florian Koenig reste concepteur et conseiller technique. A ce jour, Florian Koenig déposa près de 100 brevets dont un certain nombre sont utilisés pour les casques d’Ultrasone.

Les dirigeants actuels sont Michael Willberg CEO et Michael Zirkel COO.

PRÉSENTATION ULTRASONE EDITION 10

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Type de casque : circum – aural, électrodynamique, ouvert

Driver : Milar- Titan de 40 mm

Réponse en fréquence : 5Hz-45 Hz

Impédance nominale : 32 Ohm

Sensibilité : 99 décibels/1mW

Poids : 285 g

Câble: Whiplash Twag V2 XLR Furutech Rhodium longueur 2,50 m

Prix: 2300 euro ( avec Câble Whiplash Twag V2 XLR Furutech Rhodium)

L’Edition 10 d’ULTRASONE représente le haut de gamme de la marque. Les drivers de 40 mm sont fabriqués à partir d’un alliage de titane et de mylar. Sa conception reprend pour beaucoup les drivers de l’Edition 8, l’aimant néodym possède cependant une puissance d’environ 10% supérieure à ceux de l’édition 8. Ultrasone utilise aussi un blindage spécifique réduisant les radiations électromagnétiques de par sa technologie ULE (ultra low emision). Il permet de réduire le champ magnétique de 98 % par rapport à une écoute classique. L’on doit cette technologie au Docteur Florian Koenig. L’Edition 10 utilise aussi la technologie S.LOGIC + pour naturel surroung song. Le son est censé tourner autour de votre tête donnant une écoute en trois dimensions. Utilisant une position des drivers décentrés, l’onde sonore ne rentre plus directement dans le canal auditif mais rentre en action avec le pavillon de l’oreille renforçant cette sensation de spatialisation.

PROTOCOLE DE TEST ET PLAYLISTE

Source: driver platine DENON + DAC TOTALDAC

Câble : XLR DNN V3

Amplification: Eddie Current « Balancing Act » Full option

Casques testés : Utrasone Edition 10 ; Grado PS1000

Le volume sonore des casques a été normalisé à 79 dB à l’aide d’un sonomètre de marque Testo 816.

LES TITRES

– ENNIO MORRICONE – B.O. THE MISSION – Titre : « On earth as it is in heaven »

– JAZZ AT THE PAWONSHOP – Volume 1 “High Life”

– PATRICIA BARBER – Album – Companions- Titre : « the beat goes on »

– EAGLE – Album Hell Freezes Over (version XRCD2) Titre : “Hotel California”

– FREDERIC CHOPIN – Valses par Alexandre Tharaud

– HECTOR BERLIOZ– Requiem Op.5 « grande messe des morts » – Sir Colin Davis

La procédure est la suivante : chaque titre a fait l’objet d’environ 9 heures d’écoute.

Première étape : J’auditionne la musique dans sa totalité avec par exemple l’Edition 10, je réitère l’exercice avec le Grado PS 1000. Un important travail de prises de notes s’opère avec pour objectif d’identifier les passages musico les plus discriminants, l’écoute globale A/B s’effectuant plusieurs fois jusqu’à obtenir assez de « matière ».

Etape 2 : Une fois parfaitement identifié, les fragments de musique sont analysés à la loupe lors de nombreuses écoutes comparatives. Ces auditons se poursuivent sur plusieurs semaines ne précipitant pas mon étude ce qui me permet d’affiner au mieux mes observations, observations dont je pends soin de notifier.

Etape 3 : Je termine par des sessions où le « titre » est jugé dans sa totalité, laissant la musique s’exprimer. A cet instant une seule question s’impose, « quand reste t-il ? » Cette partie me semble à mon sens capitale, je ne suis plus dans l’analyse rigoureuse, débarrasser de ses contraintes, quelle restitution m’a touché le plus.

Enfin j’élabore tant bien que mal une synthèse de mes écoutes analytiques puis globales dans un aller retour permanent jusqu’à trouver un point d’équilibre.

L’ECOUTE…

ENNIO MORRICONE – B.O. THE MISSION – Titre : « On earth as it is in heaven »

– Qualité de l’enregistrement : 4/5

Ennio Morricone né le 10 novembre 1928 à Rome est un compositeur Italien réputé notamment pour ses musiques de films en particulier celles réalisées par son ami et ancien camarade de classe “Sergio Léone”. De formation classique Morricone acquit sa célébrité avec le cinéma. Il composa notamment pour Bernardo Bertolucci, Paolo Pasolini, Dario Argenton.

La musique de Morricone parle de sacrifices, du don de soit, d’amitiés, de fraternité. L’idée aussi de pouvoir oser un jour ses rêves. Mais cette fois, Morricone exprime des sentiments plus personnels. Pour lui, « The Mission », film de 1986, réalisé par Roland Joffé, fut un moment providentiel pour y exprimer toute sa foi en Dieu. Ce chef d’œuvre du maître Italien, totalement habité, nous offre probablement son requiem d’une beauté sans pareil.

ULTRASONE EDITION 10

Le thème s’ouvre sur les violons suivi en arrière plan du clavecin, accompagnant discrètement les chants, puissants, denses, d’une beauté irréelle. Surgit ensuite les percussions, ponctuant le rythme. Enfin le hautbois soliste, au timbre envoutant, transcende la formation. D’emblée, la qualité du timbre sur l’Edition 10, en tout point remarquable, surprend de par sa justesse. Chants, percussions, hautbois, sont confondants de naturel. L’espace, parfaitement détouré, donne un sentiment d’une image sonore quasi holographique, apportant une élégance infinie à l’écoute. Le casque propose un délié fascinant. Les lignes mélodiques se déroulent en courbes douces, harmonieuses. L’équilibre tonal ne souffre d’aucune remarque. J’ajoute que l’Ultrasone dispose d’une grande transparence.

Pour conclure, beaucoup de plaisir à l’écoute de ce petit bijou signé Morricone, un véritable sommet d’émotion.

GRADO PS 1000

Je dois bien l’avouer, c’est avec beaucoup de curiosité que j’ai abordé cette session d’écoute en compagnie du PS 1000. Un casque prestigieux face à un concurrent qui ne l’est pas moins.

Dès les premières notes, je constate que l’on ne joue pas petit bras. Les percussions accompagnent avec force les chants vivants, dynamiques et rigoureux. Le hautbois aux harmoniques célestes se détache parfaitement. L’image sonore, large, permet d’identifier la position de chacun des instruments. La maîtrise de la dynamique point fort des Grado, ajoute beaucoup de cohérence à l’orchestration. Une prestation où l’énergie prévôt, cependant sur d’autres critères le PS 1000 n’a pas à rougir bien au contraire.

CONCLUSION :

Ennio Morricone nous livre une œuvre à la puissance évocatrice stupéfiante. Lors de la comparaison directe, la qualité exceptionnelle des timbres retranscrits par l’Edition 10 ne laisse planer aucun doute. Nous sommes un cran au dessus de ce que peut produire le PS 1000 sur ce critère.

D’autres différences se constatent rapidement, notamment l’image sonore qui gagne en vérité, ainsi que l’étagement des plans, plus marqué, rehaussant l’intelligibilité du discours musical. Sur le terrain de la dynamique, sans doute que le Grado, plus démonstratif, arbore plus d’énergie mais sur de longues sessions comparatives, l’Ultrasone me semble plus naturel à la juste mesure.

Bien évidemment le PS 1000 a son propre caractère, marqué par une ligne de basses, plus importante, projetant plus la musique. Avec le recul j’ai le sentiment d’une implication plus grande, d’assister plus au concert, à mon sens, qu’à l’écoute du Grado. Evidemment, ces remarques sont de l’ordre du subtil tant la capacité à reproduire la musique de ces casques impressionne. Mais le temps joue en la faveur du vaisseau amiral Allemand au final plus à l’aise.

Je conclurai sur le plaisir chaque fois renouvelé à l’écoute de ce trésor musical. Un hymne livré comme une offrande à Dieu par le maestro Italien.

JAZZ AT THE PAWONSHOP – Volume 1 “High Life”

Qualité de l’enregistrement : 5 /5

Voici un classique parmi les enregistrements de concerts de jazz en direct. «Jazz at the pawonshop» est un des disques audiophile le plus connu au monde. Cette session fut enregistrée au club « Stampen » (paw schop ) Stocklom en Suède en novembre 1976. L’ambiance et la présence de la salle sont tout simplement stupéfiantes. On a donné à cet album le titre de meilleur enregistrement du siècle. Il s’est vendu à plus de 500 000 copies ce qui est considérable pour un album de jazz traditionnel, composé de musiciens suédois inconnus du grand public. Encore aujourd’hui, 36 ans après sa parution il s’en vend 3000 à 4000 copies par année.

ULTRASONE EDITION 10

Ambiance conviviale au club « Stampen ». Doucement les applaudissements se font entendre. Tambourins, piano suivit du saxophone prennent leurs marques. Rapidement la mesure de la salle nous apparaît. Indiscutablement la qualité de l’enregistrement apporte ce sentiment de volume, d’espace que l’édition 10 arrive à restituer à merveille. Les conversations d’arrière plan, les verres qui s’entrechoquent contribuent à cette impression de participer à l’événement, apportant une crédibilité rare. Les instruments se détachent distinctement, ce qui concours à la lisibilité de l’écoute. Et que dire de sa capacité à restituer l’expression même du rythme, l’intention de l’artiste à ajouter à cela un véritablement sens du contraste, contribuent au sentiment de naturel du à la justesse des timbres proposés et vous obtenez une restitution tout simplement bluffante.

GRADO PS1000

Le casque nous projette instantanément dans l’ambiance. Beaucoup de largeur, contrastant avec une profondeur me semble t-il moins marquée.

A l’écoute, ce que l’on perçoit rapidement, marque de fabrique des Grado, la dynamique toujours de grande tenue pour la marque Américaine. Les attaques sont franches, sans exagération. La basse importante procure beaucoup de force à la formation, retranscription très vivante sans jamais tomber dans la caricature. A signaler une belle transparence malgré la chaleur vaporeuse du club.

CONCLUSION

Les deux casques nous offrent vraiment une belle prestation. Ce que l’on perçoit en première étude tout d’abord, l’Edition 10 sonne plus clair sans que l’on puise qualifier le PS 1000 de casque sombre. La spacialisation diffère. La largeur me semble en faveur du PS 1000. Je dis bien « il me semble » tant sur ce point ils sont différents, plus holographique sur l’Edition 10. Effectivement l’Ultrasone propose un étagement des plans, que je n’ai que très rarement rencontré. J’arrive sans peine à identifier les instruments, l’illusion fonctionne vraiment bien.

Le PS 1000 ne possède pas non plus la précision de son concurrent, mais sur les timbres, points forts de la marque allemande, le Grado se défend plutôt bien, une sonorité plus en rondeur oui mais avec mesure. Le PS 1000 arbore un bas du spectre plus prononcé ce qui n’est pas pour me déplaire. A cela, l’édition 10 répond par un sens de la dynamique, des attaques et des silences singulièrement expressifs. Les deux casques possèdent un bon équilibre, le haut du spectre n’accuse aucune agressivité que cela soit l’un ou l’autre.

Véritablement une écoute de haut vol.

PATRICA BARBER – Album – Companion – Titre : « The beat goes on »

Qualité de l’enregistrement : 3.5 /5

Patricia Barber voit le jour aux Etats Unis en 1956. Originaire de l’état de l’Illinois, elle vit une jeunesse choyée et protégée. Son père étant un Saxophoniste bien connu ( Floyd Shim Barber) elle est très tôt plongée dans l’univers de la musique. Sa carrière débute grâce à la rencontre entre Patricia Barber et un producteur de la maison de disque Floyd. Son premier album « Split » sorti en 1989 rencontre le succès et le public découvre pour la première fois sa voix grave et sensuelle.

L’album « Companion » fut enregistré dans une série spéciale lors de 3 nuits de concerts du 17 au 19 juin 1999 à Chicago dans le célèbre Nigt Club Green Mill connu entre autre pour avoir appartenu à Al Capone. D’ailleurs, l’endroit n’a guère changé depuis, mais attire toujours autant par son atmosphère sombre et authentique les passionnés de jazz. Cette album, enregistré en 3 jours, s’ouvre sur « the beat goes on », reprise d’une chanson écrite par Sonny Bono et enregistrée par Sonny et Cher que l’on trouve dans leur album « case you’re in love ». Patricia Barber la revisite avec le talent qu’on lui connaît.

ULTRASONE EDITION 10

La basse donne le départ offrant un parfait accueil à la voix de Patricia Barber au timbre rare et troublant. Son langage musical fait de séduction, réussi à établir une relation intime avec le public présent. La grande force de l’ultrasone trouve ses racines dans sa capacité à matérialiser les différents protagonistes acteur et spectateur.

Le niveau de détail qu’arrive à restituer l’édition 10 est ahurissant. Chaque son émis a une vie propre s’harmonisant à la perfection à son environnement. La franchise des percutions, sa localisation parfaitement définie, renforce ce sentiment de vérité. A l’écoute, cela se révèle très impressionnant.

GRADO PS1000

D‘emblée, ce qui marque les premières secondes d’audition concernent le timbre de la chanteuse d’une présence saisissante. D’une suave dextérité, elle vous transporte, vous faisant signe d’un mouvement de doigt malicieux et provocant de la suivre.

Couleur et variation caractérisent sa voix dont la profondeur enchante. Le Grado maitrise le rythme du bassiste de bout en bout, chaque glissement de ses mains sur son instrument nous plonge un peu plus dans l’ambiance chaude et feutrée du célèbre Night Club. Il ne manque plus que l’odeur des lieux pour parfaire l’illusion.

CONCLUSION

Les deux casques font très forts. L’on distingue rapidement que l’édition 10 présente une sonorité plus claire que le Grado (cela devient une habitude). La spécialisation du PS 1000 possède une plus grande largeur sans que les différences soit importantes. La localisation des instruments sont à la faveur de l’édition 10 mais l’écart semble bien plus mince que sur d’autres extraits musicaux. Le point de divergence le plus marqué touche au médium, l’enregistrement sensible dans la zone des 4 Khz n’est pas sans conséquence. Sur le PS 1000 cette prédominance ne gêne pas, sauf sensibilité importante à ces fréquences. Sur l’ultrasone, une légère sibilante s’invite à la fête, il suffit de disposer d’une source ou d’un ampli un peu porté sur les hauts pour que l’écoute devienne pénible. Il est vrai qu’à l’usage l’Ultrasone accentue légèrement cette zone pouvant provoquer dans certain cas une gêne. Au final avec le matériel de mon test, ce désagrément s’avère plus que raisonnable.

EAGLES – Album – « Hell Freezs Over » version XRCD2 – Titre : Hotel California

– Qualité de l’enregistrement : 4 / 5

Eagels est un groupe californien issu de la fin des années 60 à l’influence Country et Bluegrass. Pionnier du country rock, le groupe fut formé en 1970 à Los Angeles par Glem Fley.

Le premier album du groupe sort en 1972 sous le titre « the Eageles ». En 1974 les Eageles enrôlent un nouveau guitariste, Don Felder.

Les Eagles se séparent en 1980. Don Henley disait alors que le groupe ne se reformerait que lorsqu’il « gèlerait en enfer ». Le groupe se reforme en 1994 et sort l’album «Hell Freezs Over”.

Le titre « Hotel California » est présent sur l’album « éponyme », le cinquième du groupe sorti en 1976. La pochette créée par David Alexender et John Kosh représente le Beverly Hill Hotel à Los Angeles au crépuscule, lieu souvent fréquenté par les Stars d’Hollywood. Le titre « Hotel California » fait référence à l’addiction à la drogue, l’Hotel California étant un centre de désintoxication situé aux Etats Unis.

ULTRASONE EDITION 10

Je chausse délicatement mon casque, prend mes aises dans mon fauteuil, puis attend consciencieusement le début du spectacle. Tout commence par des applaudissements survenant de toutes parts. Arrive le premier accord en si mineur de la guitare acoustique. A 0.020 le rythme des cordes pincées du guitariste s’empresse, le public exulte, à ce moment précis, il suffit juste de fermer les yeux pour être projeté en plein milieu de la foule sifflant et criant leur enthousiasme, un sentiment de proximité que j’avais déjà ressenti sur « jazz at the pawonshop ». Les instruments s’enchaînent, les bongos accompagnés du shaker tout deux plus vrai que nature subjuguent. La seconde guitare annonce enfin le thème, la voix de Don Henley entre en scène incroyablement harmonieuse, s’incarne sous nos yeux par l’intermédiaire de l’ultrasone.

Je suis frappé par l’aptitude de ce casque à donner vie et sens à chacun des instruments. L’image est clairement définie dans l’espace. Le registre des graves, rapide, ferme, s’accommode parfaitement au style musical. L’aigu, haut perché, nous fait la démonstration de son étonnante extension. L’on ouvre les yeux, étonnés de n’être assis qu’au coin du salon.

GRADO PS1000

Difficile de passer après la remarquable prestation de l’Edition 10, mais cela est mal connaitre le PS 1000.

Dès les premiers accords de guitare, le Grado démontre son savoir faire. Enormément de densité, dans la transcription de l’instrumentalisation. Le son est résolument plein, l’on ressent beaucoup d’intelligibilité et de clarté dans la reproduction de la voix. L’ampleur des basses fréquences apporte une remarquable assise. L’aigu file haut.

Enfin un petit mot sur la voix de grande qualité, le PS1000 reproduisant avec maitrise chaque inflexion de Don Henley, une franche réussite.

CONCLUSION

Difficile de départager le PS 1000 et l’Edition 10. Deux approches de la musique quelque peu différente. Si l’Edition 10, encore une fois sonne légèrement plus clair, le coté un peu plus rond du PS1000 ne gène absolument pas. L’opulence mesure de la basse lui confère une légère coloration fort agréable. De son coté, l’ultrasone de par son aération étonnante, contribue à la lisibilité de l’écoute. La netteté des contours, d’une impressionnante précision, sont en la faveur de l’Edition 10, à la définition ciselée. Le Grado, quant à lui, procure cette sensation où tout est fait pour mettre à l’aise. En définitive, l’Ultrasone aurait tendance à jouer au plus juste, recherchant la reproduction parfaite. L’orientation du PS 1000 me semble légèrement différente, de par sa propension à arrondir légèrement les angles. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’on éprouve plus de plaisir avec le Grado tant l’ultrasone étonne de part sa technicité. Un choix que ne n’arrive toujours pas à trancher. (Bon si je n’avais vraiment pas le choix, peut être le Grado). A noter la version XRCD2 de très grande qualité, plus fouillée que sa version CD, toutefois l’on dénote sur certain titre de l’album une petite accentuation du médium- aigu. L’Edition 10 chatouilleux, présente une légère sibilance. Celle-ci existe aussi sur le Grado mais se trouve moins présente.

FREDERIC CHOPIN – VALSES – Titre : opus 34 N°2

– Qualité de l’enregistrement : 4 / 5

Frédéric François CHOPIN est un compositeur et un pianiste virtuose, né le 1er mars 1810 à Zelazawa Wola dans le duché de Varsovie actuelle Pologne. Il meurt à Paris le 17 octobre 1849. Après sa formation au conservatoire de Varsovie, il décide d’immigrer en France où il trouve son inspiration dans l’effervescence du monde pianistique parisien. Reconnu comme l’un des plus grands composite la période romantique, Frédéric CHOPIN est aussi l’un des plus célèbres pianistes du XIX siècle, sa musique est encore aujourd’hui l’une des plus jouée. Pour interpréter CHOPIN, j’ai choisi Alexandre THARAUD. Né à Paris, Alexandre THARAUD découvre la scène grâce à son père chanteur et metteur en scène d’opérettes. A l’initiative de ses parents, il entame l’étude du piano à l’âge de 5 ans. Il entre au conservatoire de Paris à 14 ans où il remporte le 1er prix dans la classe de Germaine MOUNIER. En 1987, il est lauréat du concours international Maria CANALS à Barcelone. Alexandre a comme particularité de ne pas posséder de piano chez lui. Il déclare aller systématiquement chez des amis pour s’entraîner préférant jouer sur des instruments chaque fois différents.

ULTRASON ÉDITION 10

Beaucoup d’hésitations, je le confesse, avec Eric SATI par le même pianiste. Mais alors pourquoi donc ce choix. Il m’est bien difficile d’en donner les raisons. Probablement parce que CHOPIN me rappelle ce petit quelque chose venant de l’enfance, indicible nostalgie. Quel rendu sur l’EDITION 10 ! La franchise et l’ampleur sont parfaitement retranscrites. De l’architecture limpide à la cohérence de l’interprétation, rien n’échappe à l’ULTRASONE. La clarté du timbre illumine chaque note émise. Ce mélange de grâce et de douceur nous plongent immanquablement dans un dialogue intime avec l’interprète. L’EDITION 10 suit au plus près l’enregistrement, ne rajoute rien, nous dévoilant tout.

GRADO PS 1000

Quelques notes suffisent pour nous plonger irrésistiblement dans l’univers de CHOPIN. Le piano résonne avec vigueur et conviction. Beaucoup d’espaces sur le GRADO jouant consciencieusement ce vague à l’âme si profondément chopinien. La grâce de l’écoute reproduite par le PS 1000 me fait dire que le piano lui va à ravir. Les attaques des notes tantôt mordantes, tantôt élégantes, rendent justice au pianiste, habité par son répertoire. La dynamique parfaitement maîtrisée par le PS 1000 renforce le sentiment de naturel.

CONCLUSION

Lors des premières comparaisons, je me suis demandé comment dégager des différences tant leurs sonorités semblaient proches. Mais plus les heures passèrent, plus les écarts s’affirmèrent. Tout d’abord, beaucoup de clarté dans la reproduction de l’EDITION 10 en comparaison avec le PS 1000. J’ai remarqué une plus grande précision à l’avantage de l’ULTRASONE. La densité des notes, pleine et onctueuse, sont encore en la faveur du casque allemand et pourtant le GRADO arrive à nous transporter. Sa rythmique impressionnante de précision, ses attaques incisives, son timbre plus corsé, ne laisse pas indifférent. Tout cela au service d’une magnifique interprétation de CHOPIN par Alexandre THARAUD nous présentant ses valses à la majesté toute aristocratique, où la virtuosité sert l’expression. De cette représentation toute musicale, nos deux architectes du son en sortent grandi, mais alors que reste-t’il de cette rencontre ? Plus prosaïquement, je dirais que l’un (ULTRASONE) recherche l’authenticité du timbre et l’autre tente de rendre la musique encore plus belle. Un choix plus difficile qu’il n’y paraît, vous pouvez me croire, même si j’ai un léger faible pour l’authenticité de l’EDITION 10.

HECTOR BERLIOZ – Requiem Op.5 « grande messe des morts » – Sir Colin Davis

– Qualité de l’enregistrement : 3.5 / 5

Hector BERLIOZ est un compositeur écrivain et critique français. Né le 11 décembre 1803 à la Côte Saint André en Isère et mort le 8 mars 1869 à Paris. Il est considéré comme l’un des plus grand représentant du romantisme européen. Son premier fait d’arme et qui restera l’une de ses œuvres les plus connue « la symphonie fantastique – op.14 » œuvre dédicacée à Nicolas 1er de Russie et créée le 5 décembre 1830 au conservatoire de Paris.

Le requiem OP 5 grande messe des morts, fut composé en 1837. Très connu pour son énorme orchestration de bois et de cuivre, comprenant 4 ensembles de cuivre antiphono, placés dans les coins de la scène, l’œuvre dure environ 90 minutes et tire son texte du requiem de la messe latine traditionnelle. L’orchestration, sous la direction de Sir Colin Davis, né le 25 septembre 1927 à Weybridge est un grand chef d’orchestre britannique passionné d’Hector Berlioz.

ULTRASON EDITION 10

Il m’a semblé intéressant d’intégrer un grand orchestre symphonique au sein de ma playlist et pas uniquement par goût de ces grands ensembles, mais aussi pour évaluer les qualités de ces casques. Difficile de juger de ce requiem, tant l’œuvre monumentale de Berlioz réclame une attention de chaque instant et malgré tout, l’EDITION 10 s’accroche, ne déçoit pas. La qualité des timbres ravi l’oreille. Tout sonne juste, se détache, prend fonction et par la même vit. L’ULTRASONE reste sensible aux plus infimes variations sachant les interpréter finement, porteuse de toute l’émotion de la musique, de son expression. L’intelligibilité du message musical, notamment sur les chœurs, reflète une bonne séparation des lignes polyphoniques. Un régal pour les oreilles. Le casque arrive à reproduire la puissance orchestrale. Un véritable tour de force, une totale réussite.

GRADO PS 1000

Je suis agréablement surpris de la performance du GRADO sur l’œuvre de Berlioz. La scène large du PS 1000 nous dévoile les dimensions titanesques de l’orchestration. La dynamique impeccable du casque ne décroche jamais, au contraire. La rage désolée de l’œuvre, propre à certains mouvements, transparait. Le medium n’est pas en reste. La subtilité du phrasé, la beauté de la ligne vocale, ce mélange de pesanteur et de grâce, vous procure le frisson. Les aigus sont clairs, les accents des cuivres sont parfaitement retranscrits. Le bas du spectre qui sait gronder comme le tonnerre assure le spectacle. En résumé, une œuvre à la puissance éternelle, jouée avec maestria par le GRADO.

CONCLUSION

Alors qui de ces deux casques retranscrits le mieux cette « grande messe des morts » ? L’ULTRASONE a pour lui son timbre confondant de réalisme, son équilibre sans faille, son imagerie tridimensionnelle, sa capacité étonnante à donner vie et sens. Le GRADO, arbore un grave puissant, un medium légèrement sirupeux, une dynamique explosive. Il est certain que l’ULTRASONE me semble tout de même plus proche d’une expérience de concert. Le PS 1000 tronque légèrement le réel (somme toute dans des proportions plus que raisonnables), mais quelle énergie. Les moments d’embellie sont plus forts, les silences sont plus pesants. Une interprétation plus personnelle, certes, mais quel talent. A l’usage, j’utilise plus facilement l’EDITION 10. Tout en sachant que le grondement du PS 1000 n’est pas loin.

RENCONTRE ULTRASONE EDITION 10 – AUDEZE LCD 2

SYSTEME ORPHEUS

Ultrasone Edition 10 – AUDEZE LCD 2

– Configuration de test : source platine Rega Apollo ; ampli Rudistor RPX 33.

La session a débuté principalement sur de la Pop/ Rock (du noir Désir). D’emblée, le LCD 2 imprime sa différence avec un grave impressionnant de profondeur. Les voix pleine d’énergie s’expriment sans difficulté sur l’Audeze. L’Ultrasone, lui, joue bien évidemment sur ses points forts, sens de la dynamique, rigueur des timbres. En comparaison, l’Edition 10 exprime un grave moins marqué, moins démonstratif que le LCD 2. J’ai réellement apprécié la marque américaine qui m’a semblé mieux armée pour ce style de musique. Toutefois, l’Edition 10 est loin d’être ridicule, soyons bien clair. Puis nous avons testé tour à tour des musiques de films, du jazz, du classique. (Grande orchestration et solo de piano). Sur ce style l’Ultrasone s’avère bien plus convaincant. Son sens du détail, son aptitude à donner du relief ainsi que la qualité de ses timbres remportent la mise. Quant au LCD 2, lui aussi arbore un très beau médium, mais son manque d’extension dans les hauts lui sont préjudiciable. Cela veut-il dire qu’Audeze n’est pas adapté à ce genre. Absolument pas, seulement que la concurrence a mis la barre tellement haut qu’il est bien difficile de l’égaler. Quelques mots sur le confort et la qualité de construction du LCD 2.

Tout d’abord le casque massif est lourd (550 g), ne gêne pas outre mesure. Cependant, passé 1 heure 30 sur la tête, une légère gêne sur le haut du crane s’est fait sentir. Du point de vue de la construction, pas grand-chose à dire. Le casque est plutôt bien assemblé avec comme bon point, un câble détachable. Le réglage du casque par contre ne m’a pas semblé à la hauteur du reste, ressemblant un peu à ce que fait Grado. Les pads en cuir sont de bonne facture. J’ai constaté une légère asymétrie entre les deux pads. Etonnant pour ce type de casque. Sur les critères de confort et de qualité de construction, l’Ultrasone est tout de même supérieur.

Pour finir, quelques mots du propriétaire de l’Audeze sur cette rencontre. Propos de Christophe recueilli d’un C.R. que l’intéressé m’a autorisé à publier. Je l’en remercie.

« Je te remercie de ta venue et de la journée passée à tester du casque […] Rentrons dans le vif du sujet.

1ère remarque : Je trouve bien mieux le design de l’Edition 10 en vrai que sur les photos.

2ème remarque : le confort de ce casque est génial. Très léger et confortable. La qualité de fabrication est très bonne. Un bien joli jouet.

A l’écoute, sur un bon rock des familles, l’Ultrasone affiche pas mal d’énergie, plus que je n’aurais pensé. Tout est bien détaillé. Peut-être un peu trop. L’Audeze aussi, mais je pense tout de même un peu moins. En comparaison, le LCD 2 donne l’impression d’être plus sombre et j’aime bien cela. Je préfère aussi le grave du LCD 2, beaucoup plus costaud. Je trouve l’Ultrasone un peu trop timide dans ce registre, même si je reconnais le grave très défini de l’Ultrasone.

Nous avons par la suite testé du classique. Pas vraiment ma tasse de thé mais bon ! Tu m’avais dit tant de bien sur ce genre de musique et tu avais raison. Sur ce style, effectivement, l’Edition 10 assure. Sa fourmille de détails. Je trouve aussi la spécialisation plus 3 D. On constate, tout de même, que l’Audeze manque légèrement d’ouverture. Bilan de la confrontation, je garde mon Audeze que je préfère sur mon rock qui tache, mais pour les fans de jazz et les classicos, allez regarder du côté de l’Edition 10 ».

Ultrasone Edition 10 – SYSTEME ORPHEUS

Configuration : source ésotéric K-03 – système électrostatique Orpheus (HE 90 pour le casque ; HEV 90 pour l’ampli). Nous avons utilisé l’ampli Cary SLI 80 pour driver l’Edition 10.

Ma seconde rencontre s’est effectuée bien plus loin de chez moi au Luxembourg sur l’invitation du mélomane Richard, propriétaire d’un ensemble Orpheus, ainsi qu’un système électrodynamique composé d’un très bel ampli à lampes SLI 80 et d’un Sennheiser HD 800 recâblé SAA. Les tests comparatifs ont duré presque 4 heures. Quelques mots sur l’ampli utilisé pour driver l’Ultrasone Edition 10. Personnellement, je ne connaissais pas cet appareil mais fort est de constater, d’une part, sa très bonne synergie avec l’Edition 10 et d’autre part, des qualités intrinsèques de très haut niveau proposé par le Cary que je place d’amblée dans les meilleurs amplis à lampes au côté du Zana deux. Un son plus tubesque malgré tout que l’Eddie Current. Pour l’écoute, nous avons testé les casques principalement sur du classique. Nous commençons la session par un solo de piano de Rachmaninov interprété par Vladimir Horowitz. Sublime sur les deux casques. La section grave de l’Edition 10 marque sa différence par sa fermeté et son poids. L’Orpheus propose un bas du spectre moins appuyé, une très grande fluidité cependant sur le SENNHEISER, notamment sur les passages les plus dynamiques. J’aurais aimé malgré tout plus de fermeté, probablement une préférence plus qu’une réelle déficience de la part du HE 90. Autre aspect surprenant, l’ouverture de l’Orpheus m’a semblé plus étroit que l’Edition 10, remarqué notamment sur les grandes orchestrations. Toutefois, beaucoup d’air entre les musiciens. La très grande profondeur du SENNHEISER ne gêne finalement en rien la restitution finale. La justesse des timbres est remarquable de part et d’autre. Plus de fluidité pour le HE 90. Plus d’impact pour l’Ultrasone. Là où l’ensemble Orpheus impressionne, sans nul doute concerne l’aigu, fin, transparent, sans aucune aspérité, capable de monter à des amplitudes que lui seul peut atteindre.

En conclusion l’Orpheus reste très impressionnant sur le classique. Il manque d’après moi un peu de force dans le bas, peut-être aussi aurais-je préféré un poil plus de dynamique, sans doute une habitude des casques électrodynamiques, mais quelle démonstration dans le haut du spectre. Un casque à essayer au moins une fois dans sa vie.

Que peut-on dire du confort et de la qualité de fabrication du système Orpheus ? Tout d’abord, l’ampli. Une véritable pièce d’art déco avec une qualité de construction exceptionnelle. Le casque n’est pas en reste. Ses pads en cuir sont doux. Son propriétaire m’a signifié leur remplacement il y a peu. La force de serrage me semble plus importante que l’Edition 10 mais n’est en rien désagréable. Le maintien sur la tête est parfaitement dosé. Cependant, je le trouve plus lourd que l’Ultrasone. Au final, un confort de très bonne tenue, même si son propriétaire et moi avons préféré l’Edition 10. La qualité de construction du HE 90 est de très haut niveau, similaire à ce que fait l’Ultrasone, avec peut-être un sentiment de solidité plus grand que l’Edition 10. Comme pour la première rencontre, Richard a eu la gentillesse de m’écrire un petit CR qu’il m’a autorisé à publier dans mon test. Je l’en remercie.

« Merci Frédéric de m’avoir permis de tester ce casque et cette marque Ultrasone que je ne connaissais pas. Je suis propriétaire d’un système Orpheus depuis 16 ans et je dois dire qu’il ne m’est jamais passé à l’esprit d’en changer sauf exception, le dernier SENNHEISER, le HD 800. De mon point de vue, même si je n’ai pas votre expertise, l’Edition 10 est une réelle bonne surprise. Sa spatialisation, d’une grande profondeur, sa dynamique, son sens du timbre, indéniablement de haute tenue, n’a pas à rougir face au SENNHEISER. Un casque très vivant, un peu plus démonstratif que l’Orpheus. Sur des genres de type Pop/rock, notamment, sur certaines voix féminines, j’ai effectivement constaté une légère sibilance qui va de totalement anodine à désagréable, souvent d’ailleurs tributaire de la qualité de l’enregistrement. Après, sur du classique, même le picolo qui monte assez haut, jusqu’à 2 KHZ, ne m’a pas paru crispant ou dur sur Ultrasone. Un casque, à mon sens, excellentissime sur du classique mais qui fonctionne très bien sur des styles plus énergiques de par sa dynamique. Un casque probablement plus polyvalent que l’Orpheus . J’en termine avec le confort. Très gros point fort de l’Ultrasone, il se laisse totalement oublié. Une très belle réussite pour une marque relativement jeune dans le concert des casques de prestige ».

CONCLUSION

Enfin la conclusion diront certains. Une conclusion reste toujours un moment difficile à négocier. Surtout que ces deux casques ont démontré leur grande qualité tout au long de ce test. Pour faire synthétique, d’un côté nous avons l’Edition 10 d’Ultrasone. Casque bien construit et agréable à porter sur les oreilles. Ses qualités sonores touchent au timbre, voix et instrument (surtout les instruments). Tout simplement remarquable. Il dispose aussi d’une bonne dynamique, capable de s’accommoder à de nombreux styles, même si l’acoustique semble faite sur mesure pour ce casque. Autre point fort, son étonnante profondeur. Dans l’aigu, on remarque une légère accentuation autour de 6khz souvent rencontrée sur des enregistrements légèrement portés sur les mediums- aigus. Toutefois, rien à voir avec un certain discours entendu sur des sites américains. Au niveau de la synergie, évitez à tout pris les amplis un peu portés sur les hauts. Par exemple SPL Auditor et Phonitor Graham solo, pour ne citer qu’eux. Privilégiez des amplis un peu chauds ou parfaitement équilibrés. Vous avez le Rudistor RPX 33, RSA HR 2 ou les audio GD. Enfin le casque, malgré sa facilité à être pilotée, délivre tout son potentiel sur des systèmes de haut vol. J’ajoute que l’Edition 10 reste très sensible à la source. Dans l’autre camp, nous avons le Grado, casque assez lourd d’un niveau de finition de bonne facture. Même si sa conception est relativement basic, il peut fatiguer sur de longues sessions. Ses qualités, un grave ample, puissant mais parfaitement maîtrisé, un medium fruité, une dynamique importante qui sait se faire entendre, un aigu qui file haut sans aucune aspérité particulière. Le casque est bien mieux équilibré que son petit frère le GS 1000. La scène sonore est large mais ne dispose pas de la profondeur de l’Edition 10. Le casque est facile à driver, il dispose d’une très bonne synergie avec des amplis à tubes (SinglePower MPX 3, Zana Deux, Transformic Audio). Une bonne source lui apporte énormément. A ne pas négliger encore une fois cet aspect.

Après énumération des différentes qualités de chacun, que doit-on retenir. D’après moi, je pense que l’EDITION 10 est le casque parfait pour l’écoute du classique mais sur d’autres styles, croyez-moi, il ne démérite absolument pas. J’ai une préférence toute relative pour le GRADO sur des styles plus pop/rock mais les écarts, même sur ce genre, ne sont pas de l’ordre du grand canyon. Personnellement j’ai fait mon choix. Je les possède tous les deux.

Je vous laisse le soin de vous faire le vôtre.

J’espère que ce test aura permis de présenter les forces en présence. Cependant, et on ne le dira jamais assez, quelque soit le compte rendu, aussi bien soit-il, il ne remplacera jamais une écoute attentive sur son propre matériel.

Enfin, je tiens à remercier les personnes qui m’ont aidé, directement ou indirectement, à l’élaboration de ce test. Je pense qu’ils se reconnaîtront. Je remercie aussi tous les courageux qui se sont lancés dans la lecture de ce compte rendu interminable.

Pour les commentaires, ça se passe sur le forum !

1 thought on “Comparatif Ultrasone Edition 10/ Grado PS 1000”

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