[Brèves] Marty#79 : Cowon Plenue D & S, Metrum Menuet et Musette

Bonne année et meilleurs voeux à tous ! Outre un peu plus de calme du côté des actualités, souhaitons que cette nouvelle année apporte à tous nos lecteurs de superbes conditions d’écoute de leur musique ! Et de l’amour, parce que ça fait toujours du bien.

Si le père Noël est passé il y a peu de temps, on peut noter que les cadeaux sont toujours d’actualité parce que les nouveaux produits n’ont pas vraiment fait la trêve des confiseurs… Encore quelques friandises qu’on aurait pu voir déposées au pied du sapin sans trop de problème : les nouveaux Cowon Plenue D et Plenue S, ainsi que l’extension de la gamme Metrum utilisant les puces Transient avec les Menuet et Musette. Pas certain que le foie et le portefeuille tiennent jusqu’à Pâques…

Cowon Plenue D & Plenue S

Après le 1 qui a lancé la gamme et signé le retour de Cowon dans le cercle très élitiste des marques hypées pour leurs baladeurs, le fabricant coréen élargit l’alphabet de sa gamme Plenue, puisque ce sont deux modèles, le D et le S qui risquent de débouler (le D avant le S).

D

Le Cowon Plenue D est un baladeur plus compact que ses grands frères, puisque son gabarit, s’il reste rectangulaire, est beaucoup plus trapu et ses mensurations plus limitées (53x77x15mm). Son poids, inférieur à 100g, joue également en sa faveur. Cette réduction de taille ne s’accompagne visiblement pas d’une réduction de l’autonomie puisque ce sont 100h de musique en MP3 (51h en flac) dont on nous fait la promesse, Cowon renouant ainsi, si elle est tenue, avec les longévités record des C9 et J3. Le gabarit réduit ne se fait pas non plus au détriment de l’ergonomie, puisque tous les boutons physiques sont maintenus.

Plenue D

L’effet de gamme et le prix plus limité ont pour première conséquence une mémoire interne plus réduite puisque, si elle est toujours extensible via une carte micro-SD, elle est ici restreinte à 32Go. La seconde restriction porte sur l’électronique embarquée : alors que, pour la première fois, Cowon communiquait, pour le Plenue 1 et le Plenue M, les références des puces de décodage embarquées, la marque est revenue à son mutisme habituel et bien malin sait quelle puce (annoncée comme permettant une compatibilité 24bits & 192khz) équipe le D. Même diminution pour la puissance de sortie, non communiquée, mais qu’on subodore 2 fois inférieure à celle du Plenue M.

Plenue D (haut)

Reste qu’avec un effort consenti par Cowon sur l’écran (d’une résolution faible de 320×240 mais avec la promesse d’une meilleure qualité et d’une réactivité améliorée), avec l’ergonomie habituelle des baladeurs de la marque, les traditionnels DSP JetEffect et un prix annoncé de 299€, le fabriquant de DAP coréen propose un produit plutôt intriguant et réjouissant. Il ne reste plus qu’à attendre qu’il soit disponible pour le tester : annoncé pour la fin du mois de décembre, il semblerait qu’il ne soit toujours pas arrivé sur le sol de l’hexagone.

S

De l’autre côté de la gamme, le Plenue S semble destiné à permettre à Cowon de gravir les quelques marches tarifaires qui la séparent de son concurrent iRiver avec sa gamme Astell&Kern. Quoi qu’il en soit, la politique d’échelonnement des prix semble calquée sur AK : le S semble bien parti pour être commercialisé à 1700€, soit près de 2 fois plus que le 1.

Teaser Plenue S

Quoi de neuf à l’intérieur ? Pas grand chose : une puce BurrBrown PCM1792A, comme sur le 1, permettant une compatibilité PCM jusqu’au 24bits/192kHz. Un écran Amoled, un SOC ARM Cortex, 128go de mémoire disponible, une paire d’horloges TCXO (certainement une pour le 44.1khz, l’autre pour le 48, comme sur le 1. Quoi alors ? Une compatibilité native DSD256 et une amplification revue à la hausse, avec un voltage de sortie à 3Vrms et une sortie symétrique (minijack 3.5mm TRRS L+/R+/L-/R-, comme hifiman).

Quoi de neuf à l’extérieur ? Une coque en métal similaire au 1, mais qui reprend les codes stylistiques introduits avec le D, notamment le petit décrochement de la phase supérieure, permettant l’introduction de ce bouton d’allumage circulaire étiqueté « Plenue High Definition Sound » qui va très certainement se retrouver sur d’éventuelles version ultérieures des 1 et M. On voit aussi arriver un dock spécifique, muni de sorties stéréo symétriques (XLR) ainsi que d’une paire de vu-mètres et… rien d’autre. L’utilité de l’engin, dont on ne sait à peu près rien à l’heure actuelle, reste à démontrer dans ces conditions. Reste qu’au niveau de l’utilité (limitée), on est ainsi très proche du dock proposé par… AK, pour l’AK380. Au niveau des dimensions, on a un gabarit de 64x119x18mm, pour un poids de 204g.

Résumons : un DAC identique, des mesures annoncées similaires, une capacité mémoire identique et une autonomie (8h) grevée, en échange d’une sortie symétrique et d’un dock à l’utilité hypothétique, pour un prix qui augmente de plus de 50%… L’Astell&Kernisation de Cowon semble en route.

Metrum Menuet et Musette

La marque néerlandaise Metrum est réputée pour ses DACs utilisant systématiquement la technologie R-2R avec laquelle, puisque vous nous lisez fréquemment, vous êtes familiers (si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à aller faire un tour sur la Marty#40, qui présente un autre produit Metrum, le Pavane, et détaille également le fonctionnement des DAC à échelles de résistances).

Dans ces premiers produits (le Quad, l’Octave et le Hex), le fabricant avait intégré une puce R2R d’origine industrielle, sur l’origine de laquelle il avait gardé le secret et qui était intégrée par lots de 4, 8 ou 16 pièces en fonction des modèles dans la gamme (le nom des anciens modèles est assez parlant quant au nombre de puces intégrées). Par la suite, dans le Pavane, Metrum avait inauguré l’introduction de nouvelles puces, construites par All Engineering (une compagnie néerlandaise dont Metrum se trouve être une filiale) nommées Transient Dac One et promettant des performances supérieures. Dans une logique assez compréhensible d’uniformisation de sa gamme et pour systématiser l’utilisation de cette puce, Metrum a mis à jour ses produits et propose désormais les Menuet et Musette, remplaçant respectivement les Hex et Octave. Quand le Pavane intégrait 8 des modules Transient, ce sont 4 de ces modules qui sont embarqués dans le Menuet et 2 qu’on retrouve dans la musette.

Le Musette comparé à l’Octave

Si on met de côté la partie DAC, on peut noter, côté implémentation, les points suivants : l’alimentation est identique et le module USB, auparavant optionnel, est désormais proposé d’emblée. Les sorties sont identiques et les entrées, de nature similaires, sont enrichies avec une deuxième entrée coaxiale (sur RCA plutôt que BNC, par ailleurs). Le boitier et donc le format, demeurent inchangés (190x60x245mm pour 2kg).

Metrum Musette (arrière)

Côté mesures, Metrum vend du rêve, avec une distorsion harmonique qui passe de 0,04% à 0,007% et un bruit qui recule de -120dB à -140dB. Quant à la compatibilité, enfin, le seul changement est l’ajout du support de l’échantillonnage à 384kHz en USB.

Metrum Musette (intérieur)

Le Menuet comparé à l’Hex

A l’instar de son petit frère, le Menuet reprend le châssis et l’esthétique de son prédécesseur mais y ajoute, pour un meilleur amortissement des vibrations, un sous-châssis interne. Toujours calquée sur celle du Musette, la politique d’option disparaît : le module USB et le connecteur AES/EBU deviennent standard.

Metrum Menuet (intérieur)

Concernant les compatibilités, vous pouvez relire le paragraphe concernant celles du Musette : c’est la même chose. Pour ce qui est des mesures, elles sont intéressantes à plus d’un titre : déjà, elles permettent de constater que l’alimentation a été downsizée, en passant de 45VA à 30VA, avec, surtout, la disparition d’un transformateur (2 là où il y en avait 3). Ensuite, si les mesures s’améliorent, elles ne le font pas dans les mêmes proportions qu’avec le passage de l’Octave au Musette : certes, le niveau de bruit passe de -130dB à un improbable -145dB, mais le taux de distorsion harmonique, s’il passe de 0,03% à 0,01% demeure du coup supérieur à celui du Musette. Les chiffres annoncés pour le Menuet, par ailleurs, sont strictement identiques à ceux avancés par Metrum concernant le Pavane.

Bonne nouvelle, les prix des nouveaux modèles (disponibles) sont calqués sur les anciens (1250€ pour le Musette, 3299€ pour le Menuet). Mauvaise nouvelle, le nombre des puces utilisées est, sur le papier, divisé par 4 d’une génération à l’autre. Difficile, étant donné la différence promise entre les puces et le secret entourant leur conception d’y voir un défaut a priori, d’autant plus que les mesures montrent une amélioration flagrante, mais cela pourrait être une mauvaise idée pour une société habituée à communiquer sur le nombre de leurs modules intégrés, jusque via le nommage des modèles. Il est par ailleurs à noter que, suite à l’introduction des nouveaux modèles, Metrum a mis en place une liquidation des stocks d’Octave et d’Hex, qui sont disponibles, en quantités limitées, aux prix respectifs de 895€ et 2480€.

Metrum Musette

Build your own Metrum

Si vous avez envie de vous lancer dans la construction et la commercialisation de DACs, notez que All Electronics, sous la marque Transient, commercialise, outre les modules Dac One à l’unité, des cartes pré-intégrées dont l’implémentation ressemble beaucoup aux cartes qu’on retrouve dans les DACs Metrum.

Dans l’ordre, ci-dessous : la carte mono (Pavane-like), la carte stéréo symétrique (Menuet-style) et la carte stéréo asymétrique (Musette clone).

board mono

board symétrique

board stéréo

9 thoughts on “[Brèves] Marty#79 : Cowon Plenue D & S, Metrum Menuet et Musette”

  1. Merci Burndav pour cette belle Marty !

    L’écart était déjà faible entre l’Octave MkII et le Hex (à moins d’avoir réellement besoin de sorties XLR) mais le Musette parait encore plus intéressant !
    Mais plus que la mise à jour des DAC, ce sont surtout les cartes vendues seules qui m’interpellent. Au final il manque juste un boitier et une alim ? Par contre j’imagine qu’il faut les acheter en gros… On lance une group buy ? :mrgreen:

    1. « OEM products can only be ordered by audio related companies !! An exception is made for the EVA
      module which can be ordered for DIY! »

      🙁

    2. Je ne souhaite vous contrarier…Mais bien que préférant l’octave au hex, l’ecart entre les deux est très important.
      La variété et qualité de timbre du hex est nettement supérieur à l’octave…
      Cependant ma préférence va à l’octave sur d’autres critères mais sagissant spécifiquement des timbres l’écart n’est pas faible, il est grand!

  2. Merci à burndav pour cette encore excellente marty…
    A quand un DAC TellementPasNomade basé sur la carte stéréo symétrique (Menuet-style) ? 😀

  3. Salut BurnDav,
    J’ai bien aimé l’expression « L’Astell&Kernisation de Cowon semble en route. » et je trouve que tu as complètement raison.
    Rien que pour ça, et leur politique de « confidentialité » sur les DAC utilisés, bah ils iraont se faire foutre, je me tourne définitivement vers le Fiio X3 II !

    Bonne journée

    1. De mon côté, j’ai failli acheté l’AK Jr, et bien je ne suis même pas sûr qu’il soit meilleur qu’un Fiio X3 II par exemple, à mon oreille je dirais même moins bien.

  4. De la nouveauté pour cette première Marty 2016 ! Pour ce qui est de « Astell&Kernisation » , comme beaucoup je ma souriais dans mon coin en voyant Astell&Kern et leur tarif. Puis j’ai eu l’occasion de tester le AK100ll ll y à quelques mois , pas mal du tout. Et me voilà avec le AK120ll (d’occaz) , oui c’est cher mais alors quelle qualité de son et de fabrication …

    1. Je vais préciser ma pensée sur ce point d’Astell&Kernisation : je ne suis pas de ceux qui rejettent le modèle en bloc et ce terme ne signifie pas « on commence à arnaquer nos clients », hein. Cela signifierait plus « on crée une gamme pour laquelle la différentiation est arbitraire et la segmentation fonctionnelle artificielle, et on définit les prix en fonction de ce que le marché est prêt à payer plutôt qu’en fonction d’un calcul de marge sur le prix de revient ».

      Je pense que la gamme A&K n’est pas très lisible et que si certains appareils sont correctement placés, d’autres le sont par des effets de manche très artificiels (et sont du coup très peu intéressants, cf. le 240 à l’heure actuelle, à mon humble avis). Voilà également, à mon avis, la direction que suit Cowon (et l’adoption d’un dock qui ressemble beaucoup à celui de l’AK380 aide aussi).

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *