[Brèves] Marty #58 : Pioneer Master-SE 1, Viva Egoista, Yulong U200 & DA8 II, Teac UD-503

Pour le coup, nous sommes partis un peu plus loin dans le passé pour rapporter avec notre machine à voyager dans le temps, quelques news qui nous ont échappées, et qui, avec un peu de chance, vous auront échappées aussi ! Dans notre besace en inox (avec des portes papillon) cette semaine : le nouveau casque THDG de Pioneer, le SE-Master One, un ampli superlatif : le Viva Egoista, les nouveautés chez Yulong – DA8 II et U200 – ainsi que le remplaçant du Teac UD-501.

Pioneer SE-Master One

Il semble déjà disponible mais demeure discret. On a pu en lire quelques tests ici ou là, mais rien de très sérieux pour le moment. Le SE-Master One est un retour de la marque japonaise vers du haut de gamme, et, a priori, une première dans une gamme aussi élevée, puisque, autant traiter le point tout de suite, on l’annonce à 2499€ (pour une disponibilité très limitée en Europe, à compter du 15 juin).

Pioneer Master-SE One

Alors que beaucoup des nouveautés très haut de gamme présentées récemment faisaient appel à des solutions à base de drivers orthodynamiques, les transducteurs utilisés ici sont de presque classiques HP dynamiques de 50mm de diamètre mus par un aimant néodyme. Le « presque », c’est parce qu’ils utilisent une membrane à la technologie inédite, mariant un diaphragme de 25µM d’épaisseur avec un revêtement en céramique.

Une bande passante de 5Hz à 85kHz, une sensibilité de 94dB et une impédance de 45 ohms, voilà pour les chiffres. Pour la conception, on note un câble détachable utilisant le standard MMCX (on a quand même du mal à l’imaginer utilisé avec un câble Linum) et existant en asymétrique (jack 6.35mm) fourni d’origine et en symétrique (double XLR 3 points) en option, ce qui parait pingre, mais on est malheureusement habitués. On peut aussi noter un bandeau comportant une tige de tension à choisir entre deux modèles (fournis, c’est déjà ça) pour choisir la force de serrage qui convient le mieux à l’auditeur.

Pionees SE-Master 1 + U05

Après, on retrouve un peu tout ce qui touche au haut de gamme chez Pioneer, à commencer par l’appellation Master : le casque est monté à la main dans les ateliers ayant la charge de la construction des enceintes TAD et il reçoit une très marketing certification « Monitor Reference » par les studios AIR (rappelons à toutes fins utiles que Pioneer et les Studios AIR sont partenaires depuis quelques années et que, très étrangement, seuls des appareils Pioneer ou TAD ont reçu par le passé des certifications AIR).

S’il n’y a pas trop de doute à avoir sur la qualité de finition du casque, et si on peut aussi raisonnablement penser qu’il sonnera bien, on devra quand même mettre cet hypothétique bon résultat sonore avec son prix et rappeler qu’à ce prix-là, on a un HD800 ET un ampli qui le fait sonner correctement, voire un DAC en prime. Comme le casque est limité à 1000 exemplaires, on paie aussi le prix de l’exclusivité.

Viva Egoista

Certes, on n’aura pas les moyens de se procurer l’ampli casque Egoista, un peu plus inaccessible encore. La marque italienne, fondée en 1996, est plutôt habituée du genre : qu’il s’agisse des enceintes ou des électroniques Haute-Fidélité qu’elle conçoit, on tape assez haut dans les tarifs et, heureusement, assez haut dans les prestations.

L’Egoista ne peut cacher ses gènes et reprend deux éléments qui sont un peu la signature de la marque : l’utilisation de tubes et la forme du châssis, reprise par l’ensemble des amplificateurs de la marque (il faut y lire un V, pas un M). En parlant de châssis : celui-ci est assez massif, et une fois qu’on a repéré que les jacks en façade sont au format 6.35mm et pas des 3.5mm, et que les tubes d’amplification sont des 845 et pas des EL84, on commence à prendre la mesure de l’engin (430x250x520mm, tout de même).

Viva Egoista devant

L’utilisation de tubes 845 comme triodes en amplification single ended est considérée comme une approche de puriste dans le domaine de la hifi sédentaire, où les 15W de puissance nominale parviennent assez rarement à suffire pour amplifier des enceintes hors haut-rendement. Dans le domaine de l’amplification de casques, c’est encore rare (on compte dans le nombre très restreint des élus le prototype récemment présenté par Bottlehead et… pas grand-chose d’autre). En plus des 845 utilisés comme tubes de puissance, on note un étage de préamplification utilisant une 6N6P et une 6SN7 (deux double-triodes). On note enfin une paire de 5U4GB utilisés comme diodes de redressement (il faudra un jour qu’on se fasse un petit article sur les tubes).

Viva Egoista 3/4 arrière

Si vous n’aimez pas le jaune du capot, sachez que le laquage industriel utilisé est disponible dans, pour citer le constructeur, « virtuellement tous les tons imaginables ». Comptez 10000€ pour celui qu’on annonce être le nouveau mètre étalon de l’amplificateur casque…

TEAC UD-503

Arrêtez les machines, stoppez les rotatives : il n’y aura pas d’UD-502. Teac (pour Tokyo Electric Acoustic Company), compagnie japonaise membre du groupe TEAC Corporation (à l’instar de Tascam et Esoteric) appartenant majoritairement à Gibson (les guitares), a en effet décidé de sauter un numéro, ce qui peut s’expliquer par la somme des changements pratiqués sur l’appareil.

TEAC U-503 avant

Côté DAC, la marque TEAC suit sa frangine Esoteric qui était passée, il y a deux ans, de Texas Instrument à Asahi Kasei : les PCM 1795 laissent leur place à une paire d’AKM 4490, le fleuron de la marque japonaise, dans une configuration visiblement totalement double mono, depuis l’alimentation jusqu’aux sorties analogiques.

Pour cadencer les puces, on trouve une double horloge (44.1 & 48kHz et leur multiples respectifs) qui peut être synchronisée par une horloge externe, au format 10mHz, ce qu’on a plus l’habitude de retrouver dans les appareils professionnels ou bien plus haut de gamme. Pour alimenter les DAC, on trouve une puce programmable de type FPGA qui est chargée de l’upsampling et également des différentes conversions : si l’appareil gère le PCM jusqu’à 384kHz et le DSD jusqu’au DSD256, il est capable de convertir à la volée les signaux PCM en DSD (vous noterez que c’était l’un des grands arguments de vente présentés par Astell&Kern pour son lecteur réseau AK500N – sauf qu’ici, ce sont les puces DAC de l’AK380 qui sont utilisées). Plusieurs filtres (fonctionnant les uns en PCM les autres en DSD) peuvent être appliqués.

Côté étages analogiques, difficile de savoir à l’heure actuelle ce à quoi nous aurons affaire. On note que Teac parle d’un circuit « Teac-HCLD » et de composants discrets, mais seule l’écoute sera juge. Notons la double sortie casque, d’une puissance certes limitée (2x 500mW@32 ohms) qui semble pouvoir être utilisée en double-mono avec un casque câblé en symétrique (la puissance passe à 2x700mW).

TEAC U-503 arrière

Au dos, une entrée USB (avec alimentation isolée), une entrée coaxiale et une entrée toslink gère les flux numériques tandis qu’une entrée analogique permet d’utiliser l’appareil comme préampli à l’aide des sorties asymétrique sur RCA et symétrique sur XLR. On trouve une télécommande pour contrôler le tout.

Quid du prix ? Il n’a pas encore été annoncé de tarif public pour l’Europe, mais les rumeurs laissent présager d’un prix entre 989 et 1089 de nos euros. Sortie cet été au japon, on peut s’attendre à voir ce très intéressant appareil, concurrent direct d’un Pioneer U05, débarquer dans nos contrées à la rentrée.

Yulong U200 et DA8 II

Du côté de la marque chinoise, se sont deux produits à côté desquels nous étions passés (et vous aussi, peut-être) : le petit U200 et le plus grand DA8 2.

Yulong U200 avant

Le U200 est un DAC USB de dimensions réduites, équipé d’une puce AKM 4495 et d’une interface USB Savaudio SA9227. On le voit compatible avec le PCM jusqu’à 384kHz et avec le DSD128. L’amplificateur casque, polarisé en classe A, propose une puissance de 500mW @32Ω, 280mW@250Ω, 150mW@300 Ω et 60mW@600 Ω. Jusqu’ici tout est normal.

Yulong U200 arrière

Là où le U200 commence à intriguer, c’est quand on voit que sa face arrière est munie d’une sortie d’alimentation pour un module Wifi : le U200 Wifi, optionnel, est en effet une interface Wifi permettant de transformer le U200 en lecteur réseau. On pourra alors configurer puis piloter l’appareil via un smartphone (iOS ou Android). Difficile à l’heure actuelle de savoir si l’appareil utilise un protocole propriétaire ou s’il est compatible DLNA et/ou AirPlay.

Yulong U200 Wifi

À 499€ avec l’interface Wi-Fi, on a là un appareil assez intéressant et riche en fonctionnalités !

De son côté, le DA8 II est l’évolution du (suspense) DA8. Les principales modifications par rapport au prédécesseur sont l’arrivée d’une horloge Crystek à 100mHz (précision de 25ppm), d’un filtre passe-bas et d’une sortie casque, ainsi que des modifications apportées à l’alimentation. Pour le reste, on trouve toujours une puce Sabre ESS9018 et une interface USB Amanero Combo384 offrant une compatibilité avec les flux PCM jusqu’à 384kHz et avec les flux DSD jusqu’au DSD512.

Yulong DA8 II avant

L’interface utilisateur, dotée d’un grand écran TFT en couleur, permet d’influer sur plusieurs paramètres de réglage de la puce ESS9018, comme sa phase, le filtre utilisé ou encore le fonctionnement du circuit de Jitter Eliminator. La sortie casque, alimentée en classe A, présente une puissance qui commence à être confortable avec jusqu’à 1w sous 32 Ω (mais seulement 150mW sous 600 Ω).

Yulong DA8 II intérieur

On le trouve à 1369€.

5 thoughts on “[Brèves] Marty #58 : Pioneer Master-SE 1, Viva Egoista, Yulong U200 & DA8 II, Teac UD-503”

  1. zetsubousensei

    Pour le Pioneer SE Master 1 :
    – Disponible après le 15 juin en Europe, uniquement disponible au Japon dans des quantités limitées en magasins spécialisés pour l’instant;
    – Limité à 1000 exemplaires monde, d’après Pioneer USA et un article à paraître de WhatHiFi Germany;
    – 2499€ en prix public Europe.

    Pour l’UD-503 :
    – Il s’agit bien de la marque TEAC, et non Tead comme dans le titre (faute de frappe).
    – Le branchement pour le reclocking externe TCXO ou OCXO, pas une mauvaise idée et on sent les ingénieurs TASCAM derrière;
    – Quid de l’intérêt de passer du PCM vers du DSD, à part créer des pics de bruit électronique supplémentaires sur la bande passante au-delà de 50kHz;
    – Les connectiques arrières sont plus chiches que sur l’UD-501 actuellement (et je trouve cela fort dommage);
    – La puissance en sortie pour les casques est meilleure que l’UD-501, mais cela ne permet pas encore de se passer d’un amplificateur casque sur les plus gros modèles (Un HA-503 en préparation ?);
    – Le prix public en Europe sera entre 989 et 1089€, avec les dernières discussions avec le service commercial européen de mon côté.

    1. gouroulubrik

      J’ai corrigé l’erreur dans le titre, les autres remarques sont tout à fait pertinentes.
      Au premier regard j’avais pas vu la disparition regrettable d’un spdif toslink et coax… pour beaucoup d’acheteurs, ce sera plus important que le Wordclock In. On peut également signaler l’absence de digital out, de triggers, ou de bus remote.
      Pour le PCM->DSD, qui vivra verra… pour ma part, je suis incapable de différencier le DSD du PCM sur le Pioneer U-05, et le premier qui sont coming out aura une armada de gens qui se proposeront de lui faire passer un ABX 😀 – il est fort possible que pour les mesures, ça ne soit pas mieux. Avec ce genre de techno dans sa manche, je me dis qu’il est pas impossible que Teac fasse de l’amplification full numérique dans l’avenir (full PWM).
      Pour la puissance de la sortie casque, tu as raison, ce sera pas assez pour un HE-6, mais ça pourrait suffire à beaucoup d’autres. On passe quand même de 2*100mW à 2*500mW – voir 2*700 mW en balanced. Cela élargit sacrement le panel de casques qui seront mieux tenus.
      Bonne question pour le HA-503. et même question pour un éventuel AX-503.
      Je suis déçu pour le prix, la conversion Japon / Europe était beaucoup plus intéressante pour le Pioneer – Heureusement on est pas au niveau d’abus du Fostex HPA-8 à sa sortie 🙂

      Avec toutes ces bonnes infos, Je sens que tu es en lice pour l’écriture de la prochaine Marty 😀

    2. Mille merci Zet pour ces précisions. J’ai corrigé les éléments concernant les prix et les disponibilités.

      Je partage tes doutes sur la conversion DSD (c’était déjà le cas avec l’AK500N). Après, je ne maitrise pas très bien le fonctionnement du AKM4490, je sais seulement qu’il y a pas mal de fonction by-passées quand il est utilisé en DSD-direct, il est également possible que les filtres numériques se comportent très différemment entre DSD et PCM.

      Je rejoins Gourou pour la rédaction des Marty, viens, on embauche http://www.tellementnomade.org/wp-includes/images/smilies/icon_mrgreen.gif

  2. spacecowboy

    J’ai pu vite fait l’essayer, le Pioneer avec son ampli dédié, plutôt bon, mais peut-être un peu « surpricé ». Très neutre, un peu plus musclé en bas qu’un HD800. Après l’ampli dédié est un combo dac à environ 600€, ça coûte plus cher de faire chanter dans ses derniers retranchements un HD800, donc l’un dans l’autre… Enfin faudra que j’essaye ça plus longuement (juste fait 2 écoutes, une de 5 min et une de 20min dans des salons…) pour me faire une idée plus précise, parce que ça reste le genre de signature que j’aime et que la fabrication et le confort sont top de chez top…

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *