– Bonjour m’sieur, j’vous fais’l’plein ?
– Oui, s’il vous plait. Super 98 et plutonium.
– C’est parti ! J’vous passe un coup su’l’pare-brise, aussi… [temps] C’t’une belle voiture que vous avez là. [temps] Oh, c’est quoi tous ces brols su’l’siège passager ?
– Un intra Noble Savant, un casque Sennheiser HD630, trois DAP : un fitear 441, un Astell&Kern380 et un fiio X5 deuxième génération, un ampli Trasam HA2+ et un carnet de notes.
– L’est bizarre vot’bidule gris là, tout en angles et branlé en biais.[temps] Voilà, ça vous fera 120321 euros et 12 centimes. Not’ machine à cart’bleue est en panne, vous avez l’appoint ?
Noble Savant
On avait l’habitude d’une nouveauté chez JH Audio pour toute sortie d’un nouveau DAP chez Astell&Kern, mais c’est Noble qui nous propose le Savant aujourd’hui. Loin de succomber à la mode de la surenchère (quoique…), c’est un intra « milieu de gamme très haute » qui nous est présenté.
À tout point de vue, il se présente comme un « baby-Kaiser » : côté universels, il est présent dans la gamme « Wizard » (qui ne comportait que le K10U avant son arrivée), et côté moulés, c’est uniquement dans la gamme « prestige » qu’on va le trouver. Cette classification un peu à part justifie le gap de prix très important entre les deux versions : 599$ pour l’universel, à partir de 1599$ pour le CIEM.
À cet instant de la brève, on arrive à l’endroit où on parle du nombre de drivers par côté. Ici, on ne le fera pas : il s’agit en effet la première paire d’intra-auriculaires proposée par Noble Audio pour laquelle le nombre de drivers n’est pas mis en avant ni même présent sur le site. C’est encore plus radical en fait : c’est la toute première fois, chez Noble, que le nom ne comporte pas ce nombre. Cette modification du paradigme commercial de la marque peut trouver une explication qu’on pourra à loisir trouver mesquine : il y aurait moins (ou plus) de drivers que dans le Noble 5, proposé à 650$. Autrement, elle pourrait plutôt être une réponse assez intelligente à la bataille à distance que se livrent certains fabricants d’Intra (Noble, 1964 et JH Audio à tout le moins) qui partent dans une surenchère de transducteurs. Elle pourrait aussi être un signe positif adressé à ceux qui sont opposés à l’affirmation « plus il y a de drivers, mieux c’est ». Reste que ne pas savoir est un peu frustrant…
Présenté par Noble comme étant l’IEM le plus « équilibré subjectivement » créé par John Moulton à l’heure actuelle, le Savant serait plus orienté détails que son grand frère. Les premiers retours parlent d’une tonalité proche mais proposant un son plus détaillé avec un impact moindre dans les graves. Le Savant, dans sa version universelle, reprend la coque utilisée par tous les IEM Noble et, dans sa version moulée, propose toutes les finitions disponibles sur le Kaiser (y compris cette nouvelle couleur « Space Zebra »).
Les précommandes (qui incluent un BTS gratuit – on parle du boitier bluetooth de Noble) courent jusqu’au 30 juin, date à laquelle elles se transformeront en commandes. On en saura certainement plus à partir de là.
Sennheiser HD 630VB
Si je vous parle d’un casque nomade
- Allemand ;
- de construction fermée ;
- circumaural avec des cups très volumineuses ;
- doté d’un réglage du niveau des basses ;
- et arborant un look massif ;
vous pensez au BeyerDynamic CustomOnePro (COP). Et vous avez perdu, parce que moi, je mentionnais le HD 630BV ! C’était pourtant facile, le nom était en titre du chapitre.
Ainsi, Sennheiser a présenté un nouveau casque nomade pour coiffer à la fois nos têtes et sa gamme HD. Son nom présente, outre un nombre abscons, l’acronyme « VB » pour variable bass. Une molette située sur le pourtour, à l’extérieur, de la cup droite permet de régler le niveau de basses (centrées autour de 50Hz) entre -5 et +5dB. Sur le COP, le réglage faisait appel à un port bass-reflex dont le diamètre variait en fonction de la position choisie. Ici, difficile de savoir comment il fonctionne.
Au centre de cette molette, on retrouve une très large zone (finition « caoutchouc gris moche ») munie de trois boutons permettant le réglage du volume, le changement de morceau ou la prise d’appel, à l’instar des commandes que l’on retrouve habituellement sur les télécommandes filaires. Le câble est donc démuni de boutons mais il y demeure un micro, pour l’utilisation nomade prévue. Il n’est en outre pas détachable, ce qui ne plaira pas à tout le monde.
Après, est-ce qu’un téléphone saura tirer le meilleur parti des gros transducteurs dynamiques cachés dans les cups en aluminium ? Mystère (et doutes). Avec 23Ω d’impédance et 114dB de sensibilité, on reste dans le raisonnable. Sennheiser annonce une réponse en fréquence de 10Hz à 42kHz et un taux de distorsion de l’ordre de 0.08%… Un étui de transport et un adaptateur 6.35mm sont de la partie.
Le tout pour 499€.
La valse des DAP
Depuis quelque temps, l’actualité entourant les baladeurs est assez riche : pas une semaine ou presque sans une annonce, une mise à jour, un nouveau modèle. Cette semaine, il n’y a pas vraiment de nouveauté, mais on a quand même trois modèles qui font l’actualité.
AK380
On en sait un petit peu plus sur le nouveau DAP sommital de chez iRiver : déjà, le DAC change. Si le AK240 était équipé d’une paire de Cirus Logic CS4398, c’est désormais un couple d’AKM4490 que l’on y retrouve (on est passé d’une puce datant de 2003 à une puce de 2014, ce n’est pas rien). Le 4490 est le flagship d’AKM, avec des mesures telles qu’un rapport signal sur bruit de 123dB en mode mono (comme ici) et un taux de distorsion + bruit mesuré à -112dB. Cela offre à l’AK380 une compatibilité avec les flux PCM de 384kHz (contre 192kHz). Notons que les DAC sont cadencés par une horloge VXCO ayant un jitter de 200 femtosecondes seulement. Pas d’information en revanche à l’heure actuelle sur l’électronique d’amplification utilisée. La mémoire embarquée reste dotée de 256gb, avec un slot d’extension micro-SD.
Les mesures sont identiques ou similaires à l’AK240 voire sont – très marginalement – un peu moins bonnes : en mode asymétrique, la distorsion passe à 0.0008% (contre 0.0007%) et la tolérance sur la bande passante passe à ± 0.053dB (contre ± 0.023dB) de 20hz à 20kHz et à ± 0.56dB (contre ± 0.3dB) de 10hz à 70kHz.
Côté physique, si l’écran passe de 3.3’’ à 4’’, il conserve la même résolution. La batterie est majorée (de 3250mAh à 3700mAh) de même que les dimensions avec 79x112x17.5mm (contre 66x107x15.5) pour 218g (contre 185g pour l’AK240 en version normale, même si on est encore loin des 271g de la version inox).
Côté prix, on parle de 4200€ (disponible en juin). Oui, c’est brutal comme prix. D’habitude, on écrit quelque chose du genre « on verra si à l’écoute, l’appareil justifie son tarif » voire « si ces nouvelles fonctionnalités tiennent leur promesses, on comprend le prix demandé » ou encore « le tarif est en forte hausse, mais les matériaux utilisés et la finition exceptionnelle sont à ce prix ». Sauf que là, les fonctionnalités sont les mêmes que pour l’AK240 et les matériaux sont identiques. Reste le son, certes…
FitEar 441
Les membres de La Team FitEar sont en ébullition : FitEar a présenté un DAP. Est-il prévu spécifiquement pour les IEM et CIEM de la marque japonaise ? À-t-il été conçu en suivant un cahier des charges incroyablement rigoureux et complètement spécialisé ? Pour résumer : est-il FitEar jusqu’au bout des vis torx ?
Au final, non. Tout au moins c’est peu probable. Certes, les informations et les précisions manquent encore mais, si on jette un coup d’œil aux spécifications, qu’on regarde son form factor et qu’on le compare à ce qui existe, on trouve un modèle qui présente exactement les mêmes données ou presque : le Xduoo X2.
À savoir : un petit (70.6×40.6×12.5mm pour 50 grammes) lecteur, sans puce DAC dédiée (c’est le SOC, un AK2117 qui s’occupe de la conversion numérique-analogique), sans mémoire interne, muni d’un port pour une carte micro-SD (32go maximum) et d’un circuit d’alimentation qu’on dit très puissant pour sa taille (comparable à un FiiO X3). Une UI rudimentaire et un prix dérisoire (une cinquantaine d’euros) parachèvent le tableau. Les retours sur le son sont globalement positifs, et parlent d’une signature dynamique et chargée en basses.
Dans quelle mesure le 441 lui sera similaire ? A la lecture de la fiche présente sur le site FitEar, on note une première incongruité avec la présente d’une compatibilité 24bits, là où le X2 ne supporte pas mieux que le 16bits/48kHz. Doit-on dès lors espérer d’autres changements ? Puisque c’est le SOC qui s’occupe du décodage, un autre micrologiciel peut faire espérer une sonorité différente. On peut aussi souhaiter une amélioration de l’interface utilisateur… On peut aussi malheureusement s’attendre à un prix supérieur.
FiiO X5 « v2 »
À l’instar de ce qu’elle avait fait avec le X3 (et alors qu’on attend toujours l’annonce du X7), la marque chinoise FiiO a commencé à dévoiler la 2nde génération du X5, son DAP haut de gamme (enfin dans le haut de la gamme du constructeur, s’entend : comparés à ceux d’un AK380, les tarifs du X5 sont extrêmement doux).
Il s’agit d’un refresh et pas d’un reboot : il ne faut pas s’attendre à des révolutions, seulement à des évolutions. La première concerne la finition, souhaitée plus cossue, avec un aluminium brossé plutôt que sablé. La seconde est liée au form factor, où l’objectif est d’obtenir un appareil un (tout petit) peu plus compact et plus léger.
(source image : head-fi)
Côté électronique, on arrive sur la troisième différence du côté numérique : si le DAC PCM1792A est conservé, on retrouve désormais une double horloge (pour les multiples de 44.1kHz et 48kHz, respectivement) et un support natif du DSD. Quatrième différence, côté analogique : l’étage d’amplification est rendu indépendant, utilise une puce OPA1652 comme filtre passe-bas, un ampli-op OPA1612 et un buffer BUF634, alimenté sous 14v pour une puissance sensément supérieure de 40% à la première génération. Cinquième différence : un système d’alimentation des circuits d’amplification modifiant le voltage en fonction du gain, ce qui permet théoriquement de bénéficier d’une grande flexibilité et d’un choix entre une capacité de driver des casques très difficiles d’un côté et une plus grande endurance de l’autre.
Le prix sera identique à la première génération et la sortie mondiale est prévue pour le 15 juin. D’ici là, le traditionnel « FiiO TOUR » est organisé, sur Head-Fi comme il se doit ! Notez qu’on ignore si comme pour son X3 de frère, la seconde génération arborera un ‘k’.
Trasam HA2+
La marque chinoise est en train de se faire un petit nom dans le domaine des amplis nomades économiques et, dans la foulée du HA1, le HA2+ (toutes les versions sont « plus ») risque de contribuer à cette réputation.
Désormais disponible un peu partout (comprendre : sur les sites asiatiques spécialisés, n’espérez pas non plus en acheter un à la FNAC du coin) pour un prix variant entre 75$ et 100$ en fonction des magasins, le HA2 est un ampli nomade simple, sans fonction DAC. Les commandes et fonctionnalités sont réduites au minimum : pas de réglage de gain, pas de réglage de tonalités, seulement un interrupteur ON/OFF et un potentiomètre rotatif (ALPS) pour le volume. Une entrée ligne, une sortie casque et un port de charge de la batterie en micro-USB. Le tout tient dans un boitier en aluminium de 97x60x14mm.
Equipé de trois OPA2604 pour l’amplification, il est doté d’une batterie de 2000mAh lui offrant une autonomie d’un peu plus de huit heures selon le constructeur (moitié moins selon la police – joke).
Quand bien même les promesses du constructeur (qualité sonore comparable au FiiO E12 et transparence proche de celle du RSA BlackBird) ne seraient pas tenues, les premiers retours sont positifs. Reste que sa puissance importante, l’absence de réglage de gain et une impédance de sortie assez élevée (16 Ω) le destinent plus à alimenter des casques difficiles que des IEMs sensibles.
ce senn, il a presque tout pour plaire, excepté de système réglage pour smartphone, air du temps sans doute, mais qu’elle idée saugrenue, quand même.
Et merci pour le flux continu de ses Martys toujours aussi agréable à découvrir.
Il est un peu trop le cul entre deux chaises, et je ne suis pas certain de voir son public : des gens qui achèteraient un casque à 500€ pour le brancher sur un téléphone ?
Peut-être que son allié idéal sera précisément le FiiO X5 2ème génération, qui est compatible avec les télécommandes filaires type iPhone ou Android…
Et merci pour le retour 😉
Plus trop le temps d’aller sur le fofo mais je lis également tes news avec grand plaisir !
Merci 🙂